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Badara Aliou Nanacasse, vice-président du SAM : «Nous ne voulons ni polémique ni comparaison, nous voulons juste être mis dans nos droits»

Après leur Assemblée générale extraordinaire d’information, le Vice-président du SAM (Syndicat autonnome de la magistrature), Badara Aliou Nanacassé, magistrat à la Cour suprême, explique les premiers enseignements tirés de cette rencontre. Lisez notre entretien !

MAGISTRATURE MALIENNE JUGES SYNDICAT AUTONOME SYLIMA BAMAKO

Le Prétoire : De quoi s’agissait-il lors de cette assemblée ?

Badara Aliou Nanacassé : Il s’agissait de porter à la connaissance de nos militants le dépôt du cahier de doléances en date du 11 février 2016 sur le bureau de Madame le Ministre de la Justice, Garde des sceaux, de faire partager l’information et de dégager avec la base les moyens d’aboutissement de ce cahier. Le dépôt de ce cahier de charges intervient après plus de quatre ans de trêve syndicale. Cette trêve syndicale s’expliquant par le fait que le pays sortait d’une période particulièrement difficile du fait de l’occupation et du coup d’Etat.

De cette rencontre, que peut-on tirer comme enseignements ?

Le premier enseignement qu’on peut tirer, c’est que l’assemblée a marqué son adhésion totale pour le contenu du cahier et une réunion du Comité directeur, dans les jours à venir, dégagera les voies et moyens pour faire aboutir ce cahier. En outre,  les stratégies de lutte seront dégagées à l’issue de cette réunion.

Avant d’entrer en négociation avec le gouvernement, est-ce que le SAM a dégagé des priorités parmi les 27 revendications ?

Tous les points inscrits à travers ce cahier sont prioritaires à notre sens. Nous avons concocté 27 points de revendication qui sont tous prioritaires.

Peut-on s’attendre à un bras de fer ?

Je ne parlerais pas en termes de bras de fer, mais je parlerais surtout de légitimité de lutte  syndicale et tout dépendra des indications données par la base. Notre syndicat est affilié à l’Union international des magistrats qui est un organe consultatif des Nations Unies. Nous sommes membres actifs de la section de la zone Afrique et aussi d’une Charte africaine en ce qui concerne le juge en Afrique. Donc, tous ces textes et organismes protègent et donnent des garanties en ce qui concerne le traitement des magistrats. Il est demandé à chaque Etat de faire tout pour que la magistrature fonctionne avec les moyens adéquats. Rien n’empêche notre gouvernement aujourd’hui de mettre ces moyens, sachant que le Mali est classé 2ème puissance économique en terme de Produit intérieur brut (PIB) après la Côte d’Ivoire.

La réunion a été majoritairement dominée par le mot ‘’unification syndicale’’.  Est-ce à dire que les doléances seront soutenues solidairement par Le SAM et le Sylima ?

La création du Sylima s’inscrit dans l’histoire, sinon au départ il y avait un syndicat unique. Pour une raison ou une autre, d’autres ont cru créer un syndicat. Aujourd’hui, l’heure est à la cohésion de nos efforts. Seul gage pour réussir le bien-être de l’ensemble des magistrats. Le SAM est conscient de ces enjeux et a entrepris des démarches dans ce sens.  Je pense qu’aujourd’hui, les deux syndicats sont de bonne foi pour aller dans le cadre de l’unification syndicale et soutenir le cahier de doléances.

Est-ce que le Programme d’urgence qui est en phase d’exécution prend en compte certaines de vos revendications ?  

Le Programme d’urgence est salutaire. Mais force est de comprendre que ce programme ne prévoit malheureusement pas l’amélioration des conditions de vie des magistrats et ne parle pas du traitement de salaire des magistrats. Le programme s’appui notamment sur la construction des bâtiments administratifs, la construction des prisons, l’amélioration du parc informatique entre autres…

Vu le contenu du cahier de charges, des Maliens estiment que ces revendications demandent trop de sacrifices en termes de finances et que les magistrats ne sont pas les seuls fonctionnaires. Que leur répondez-vous ?

Quand les magistrats se lèvent pour revendiquer, beaucoup diront que ces revendications sont de trop. Mais, ces personnes doivent comprendre que nous ne sommes pas des fonctionnaires, car tout simplement nous avons un statut particulier.  Le seul avantage particulier ou privilège que nous avons, c’est quand on donne des avantages à la fonction publique, ces avantages seront acquis d’office aux magistrats. Donc, sachons raison garder et ne faisons pas de comparaison. Sinon pourquoi ne pas s’agiter contre un agent du Bureau du vérificateur général qui perçoit près de 3 à 4 millions CFA par mois. Et pourtant, après les vérifications, le dossier est transmis devant un magistrat qui, à son tour, peut classer le dossier sans suite. Nous ne voulons ni de polémique ni de comparaison, nous voulons juste être mis dans nos droits.

Propos recueillis par Ibrahim M.GUEYE

Source: Autre presse

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