Le bac s’est achevé jeudi dernier. Place maintenant aux résultats qui devront certainement attendre quelques jours. Si l’atmosphère de veille autour de cet examen a été très embrouillée par des fausses informations qui ont enflammé les réseaux sociaux, allant jusqu’à annoncer son vrai faux report, grâce au sang-froid et la fermeté des organisateurs, le département de l’Education nationale, lui, peut se frotter les mains d’avoir gagné le pari de l’organisation. Les grossières manœuvres ourdies pour perturber le bac ont échoué.
A Sikasso, où le ministre de l’Education, Pr. Abinou Témé, s’était rendu pour donner le coup d’envoi des épreuves, le lundi 18 juin dernier, il a dû faire une déclaration sur les ondes de la télévision nationale pour battre en brèche le vrai-faux report de l’examen. Une déclaration publique qui a eu son pesant d’or d’autant que sur les réseaux sociaux, le bruit s’est répandu pour annoncer un report du bac pour le 25 juin. Une réelle hallucination, car le motif fallacieux de ce vrai report était lié à une probable « raison d’organisation ».
Comble de l’ironie : le faux report était adossé sur un faux décret signé par un mystérieux directeur des examens. C’est donc sur la base d’un document, aussi grotesque et sordide, comme celui-là, qu’un des activistes les plus connus du pays, en mal de sensation de publicité, s’est fendu sur les réseaux sociaux d’une interpellation à l’endroit des autorités ministérielles, ignorant cyniquement que le décret, selon la formule consacrée, ne saurait être signé par un directeur. Même tonalité de grossièreté à la suite d’une vraie machination entretenue sur un sujet de mathématiques, présentant des erreurs matérielles ; erreurs qui auraient été décelées par une élève imaginaire dans une salle d’examen mystérieuse.
Décidément, l’atmosphère de cet examen était embrouillée à dessein par ces apprentis sorciers qui n’avaient d’œil que pour ternir l’image de crédibilité de la chose. Même si cela doit passer par mettre en mal les jeunes candidats et leurs parents qui, eux, ne souhaitent que plus de sérénité et de calme autour de cet examen qui, comme l’a dit Monsieur le ministre de l’Education nationale, Pr Témé, ouvre la porte des universités aux bacheliers pour la quête de l’avenir. En voulant déjouant la grossière machination du vrai-faux report du bac, amplifié sur les réseaux sociaux, le ministre de l’éducation a toutefois insisté sur l’importance de ce diplôme dans le parcours scolaire, en insistant sur l’effort personnel comme seul moyen d’acquisition du précieux sésame. Dès lors il est apparait, pour lui, la nécessité d’impliquer tous les acteurs de la scène éducative ; des enseignants aux parents d’élèves en passant par les candidats eux-mêmes, pour la bonne organisation de l’examen.
Le succès au bac doit être bâti sur l’effort personnel. Une doctrine soutenue par le ministre de l’Education, enseignant dans l’âme, qui sait que toute forme d’acquisition de ce précieux sésame, en dehors des aptitudes personnelles intrinsèques, prédispose le futur diplômé à une aventure aussi incertaine que fatale. Cela parce que l’horizon auquel donne droit le diplôme est celui de la difficile quête de l’avenir. Et dans un tel contexte de compétition ouverte et implacable, dans un monde à la fois globalisé et forcément impitoyable, les jeunes bacheliers maliens doivent être conscients de leurs propres performances académiques et universitaires pour non seulement prétendre à des formations de qualité, mais aussi des aptitudes professionnelles indéniables pour être utiles à leur pays.
En tout cas, pour le ministre Témé, qui a rencontré à Sikasso et à Bougouni les enseignants et les responsables scolaires, l’heure n’est plus à l’improvisation d’autant qu’il s’agit d’assumer une réelle responsabilité en faveur du renouveau de l’école. De ce fait, le ministre de l’Education, comme il l’a fait savoir à ses interlocuteurs, fait à priori confiance à tous les chefs de structures scolaires ; d’où qu’ils exercent sur l’ensemble du pays, car dotés de qualités professionnelles et morales appréciables, leur ayant permis d’être choisis à leurs postes respectifs. En appelant les responsables scolaires face à leurs responsabilités assumées, le ministre de l’Education nationale sonne désormais la mobilisation générale sur fond de responsabilité commune, pour un réarmement moral et technique de l’école malienne qui a besoin de tous ses segments pour sortir la tête de l’eau.
Il est donc clair que de nouvelles mesures, aussi vigoureuses et innovantes, seront envisagées pour donner plus de moralité à l’action publique au niveau scolaire. Au-delà des examens, constituant nécessairement des priorités, c’est l’ensemble de la chaîne scolaire et académique qui sera revisitée pour entraîner dans le champ scolaire une dynamique nouvelle. Déjà, si le bac 2018 s’est achevé avec une relative bonne note, c’est d’abord et avant tout grâce à l’entregent des responsables scolaires qui ont su, dans la plupart des cas, conformément à leurs responsabilités, agir à temps pour prévenir certaines difficultés inhérentes à toute opération académique similaire, mais aussi en corrigeant avec dextérité les dysfonctionnements constatés. Cela, en assumant au pied de la lettre le sens de la responsabilité de proximité, telle qu’annoncée par le ministre de l’éducation, donnant la même responsabilité à tous les intervenants de la chaîne scolaire, indépendamment de leurs niveaux d’action et de décision.
Oumar KONATE
La Preuve