Les deux hommes, figures de proue dans les zones du Hairè et du Séno, sont à la tête d’une forte délégation mixte sur place depuis quelques jours pour des séries de rencontres avec les populations locales.
La délégation mixte sera dans les communes pour dialoguer avec toutes les composantes en vue de ramener le vivre ensemble entre des populations qui se regardent en chiens de faïence depuis l’éclatement des violences et leurs corollaires de morts, de destructions et de déplacés.
Cette mission a été décidée après le séjour de cinq jours du Premier ministre Boubou Cissé dans les cercles de la zone exondée de la région de Mopti. Le Premier ministre, lors de son passage dans chacun des cercles qui ont connu les violences meurtrières, avait apporté le message de paix, de concorde et de réconciliation des fils du même terroir. Avant de quitter les différentes zones les populations avaient promis au Premier ministre de mettre un terme aux violences fratricides qui n’ont fait que ruine et désolation.
Maintenant que la base est jetée, la délégation, conduite par les fils du terroir et comprenant plusieurs autres personnes, a la lourde charge de tout mettre en œuvre pour que les frères d’hier acceptent de se réconcilier et de vivre comme par le passé. Dans ces terroirs, les populations sont à bout de souffle et ne demandent que la paix pour pouvoir cultiver et envoyer ce qui reste de leurs animaux paître.
La paix et la réconciliation entre les hommes dans cette zone passent par l’envoi des forces de défense partout dans la zone pour traquer et anéantir les forces du mal. La sécurisation des personnes et des biens de toute la région de Mopti incombe à l’état. Malgré ces missions, selon nos sources, les tueries ciblées continuent sans que leurs auteurs soient mis hors d’état de nuire. C’est le cas du grand griot de Dialloubé dans la zone inondée, Niappa Djigandé, tué par ses bourreaux le vendredi dernier
Pendant cette mission conduite par Babaly Ba et Seydou Nantoumé l’on note des attaques dans certains villages selon toujours nos sources dans la région. Le vendredi précisera notre informateur, un groupe d’assaillants soit 200 sur une trentaine de motos ont attaqué le village de Kassavanda avec la mort d’un homme et du bétail emporté aux environs de 9 h du matin.
L’on ne comprend pas qu’au moment où une mission des ressortissants et des missionnaires de la Primature est sur le terrain qu’il y ait des attaques, cela mérite une réflexion. Des personnes malintentionnées ne sont-elles pas en train de tripatouiller cette mission de bons offices ?
Ibrahima A. Tiocary Fulany
Source : Printemps