Suite à la mise en examen de l’ancien Président Français, Nicolas Sarkozy, nous avons tendu notre micro au BIPREM ou «Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali», cette association malienne qui a justement porté plainte contre le suspect auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI). Son Vice-président, notre confrère de «La Sentinelle» et coordinateur du «Groupe de presse» Boubacar Sidiki Diarra, plus connu sous la signature de «B.S. Diarra» nous livre ici des précisions.
«Le Bâtisseur» : En votre qualité de Vice-président du «Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali» (BIPREM), que vous inspire la mise en examen de l’ancien Président Français Nicolas Sarkozy ?
B.S. Diarra : Au BIPREM, nous en sommes tout simplement ravis ! Et nous faisons confiance à la justice française pour rendre justice aux Libyens, aux Maliens, bref aux Africains d’une manière générale !
Votre Association a porté plainte auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) contre l’ancien Président Français. Que lui reprochez-vous ?
Le BIPREM a en effet porté plainte auprès de la CPI contre Sarkozy. Tout simplement parce que nous le tenons responsable de tous les maux que nous connaissons aujourd’hui au Mali et un peu partout dans la sous-région. Sous le couvert de son mandat présidentiel, il a en effet commis des abus dont les conséquences ne se sont pas fait attendre : mouvements jihadistes, séparatistes avec pour corollaires, des opérations de déstabilisation des pays de la sous-région. Il doit payer et au BIPREM, nous y veilleront ! Tous les Maliens y tiennent !
Pour autant, la mise en examen est consécutive à des soupçons de financement illégal concernant sa campagne présidentielle en France en 2007. Pas la plainte de BIPREM !
Bien entendu ! La plainte de BIPREM a été enregistrée non en France, mais à la CPI, à la Haye laquelle nous a d’ailleurs adressé un accusé de réception et promis de statuer sur sa recevabilité. Cette interpellation du suspect par la justice française ne fait donc que nous réconforter et donner plus d’arguments à notre démarche.
Et comment donc ?
Voilà : c’est sur la base des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle du candidat qu’il fut en 2007, que le suspect vient d’être mis en examen par la justice française. Et qui donc a financé cette campagne ? Feu Kadhafi, celui-là même abattu à la suite d’une guerre injuste que lui a déclarée Sarkozy dans le but, manifeste de cacher son forfait. Et l’assassinat du président Libyen a donné suite à une série d’événements malheureux : des actes sécessionnistes au Mali, jihadistes dans la quasi-totalité des pays du Sahel suivis de l’installation politique des pays concernés, etc. Alors si la preuve du financement illégal de la campagne est établie, le reste suivra. D’ores et déjà, la communauté internationale, dans toute sa composante, admet aujourd’hui que la guerre en Libye et par devers, la mort de Kadhafi a été une monumentale erreur à l’origine des présents troubles. Alors ?
Mais puisque le BIPREM n’a pas introduit de plainte auprès de justice française, cette dernière prendra-t-elle vos préoccupations en compte ?
Nous avons espoir ! En la matière, une fois la plainte validée, la CPI la transmet à la juridiction compétente du pays concerné. C’est dire alors qu’il y a une forte probabilité que la plainte de BIPREM, une fois approuvée par la CPI, soit transmise à la justice française dans la mesure où il existe une relation de cause à effet entre les deux affaires, à savoir le financement de la campagne présidentielle française de 2007 et l’assassinat du Président Kadhafi.
L’on ne peut s’empêcher ici d’évoquer cette autre plainte du BIPREM contre le Président Malien IBK pour «haute trahison». Une réaction ?
Cette plainte a été jugée irrecevable par la Haute Cour de Justice du Mali ! Nous estimons alors jusqu’à nouvel ordre, que ce dossier est suspendu. Mais nous tenons à apporter cette précision : le BIPREM n’est contre personne ! Absolument personne contrairement aux préjugés ! Le «Bloc d’Intervention Populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali» et par conséquent du continent, s’en tient à ses missions. Il s’agit aujourd’hui de Sarkozy ! Nous au BIPREM, nous allons du principe que les gouvernants doivent assumer leurs actes surtout lorsque ceux-ci portent préjudices au pays. Nous sommes apolitiques, ni de l’opposition, ni de la majorité, d’aucun bord politique ! Il y va de notre crédibilité ! Nous nous considérons comme une composante à part entière d’une société civile qui s’assume ! Et nous nous assumeront à tous les coups, advienne que pourra !
Ne craignez-vous pas des risques, des représailles, comme d’ailleurs vous en avez fait objet dans un récent passé ?Bien entendu, notre démarche comporte des risques, mais nous serions en contradiction avec nos propres principes si nous ne nous assumons pas. Comment donc peut-on inviter les autres à assumer leurs responsabilités si nous sommes nous-mêmes incapables d’assumer les nôtres ? C’est aussi simple que ça !
Propos recueillis par Toumani Coulibaly
Source : Le Bâtissseur