Nul n’est sans savoir qu’au Mali, le désordre et l’anarchie sont en train de gagner de plus en plus de terrain. Avec la bénédiction et la complicité passive et même souvent active des autorités communales. Les 238 km de route nouvelle qui séparent Kéniéba de Kita ; de même que les 187 km qui séparent Kita de Bamako représentent aujourd’hui un véritable cauchemar pour les usagers de cette route internationale qui lie le Mali au Sénégal. Ils causent de plus en plus d’accidents et de dommages matériels sur les véhicules légers, les bus de transport en commun et les gros porteurs.
Certains villageois soutiennent qu’après un accident dans leur village ou un village voisin il fallait prendre ses précautions, or il se trouve que la plupart de ces accidents sont occasionnés par leur propre imprudence de non-respect ou d’ignorance des règles du Code de la Route, aussi pour la plupart, c’est des villageois qui ont quitté la pleine brousse pour venir s’installer aux abords de la route synonyme de développement et d’enclavement.
A constater où ces ralentisseurs ont été érigés la plupart c’est avant et après un passage de sentier pour permettre aux motocyclistes de ces villages de sortir et de monter immédiatement sur la route sans regarder qui arrive, aussi c’est justement à côté de ces ralentisseurs que les passagers de passage sont obligés de regarder leurs marchandises ou produits à vendre.
Ce calvaire a commencé il y a plus d’un an, et continue toujours, chaque village ou hameau veut avoir ses propres ralentisseurs, c’est devenu une sorte de concurrence entre les villages, pendant que certains utilisent de gros cailloux ajoutés de gros troncs d’arbres sans considération d’aucune dimension ou de grosseurs, mélangés à de la terre en banco ; d’autres font un trou béant traversant toute la largeur du goudron et y mettent du ciment en béton plus haut sans aucune épaisseur.
Ces maçons de fortune ont-ils jamais appris les normes internationales pour faire des ralentisseurs ? Savent-ils qu’une autorisation est obligatoire pour en faire ? Savent-ils combien coutent le mètre du goudron qu’ils endommagent et comment ils ont été financés ? Payent-ils régulièrement leurs impôts pour détruire ceux dont les autres contribuent durement ? Savent-ils que ce goudron n’est pas à ce jour réceptionné par les autorités ?
Pour tout couronner, les maires ferment les yeux sur tous ces abus car ils craignent pour leur électorat plutôt que l’avenir de ce pays. Les plus hautes autorités de Kéniéba et de Kita doivent s’assumer car il ne faut jamais espérer sur ces communes rurales qui pourtant relèvent d’eux.
Les Ministres en charge des Travaux Publics, en charge des transports et celui de l’Administration Territoriale et celui de la Sécurité Intérieure sont fortement interpellés.
M.L.C.
Source: Zénith Balé