Le scandale concernant l’achat de 2 hélicos Puma (cloués au sol), en 2017 continue de soulever des révélations avec l’implication (complicité ?) de nombreux responsables (civils et militaires). Ces révélations interviennent quelques jours seulement après les aveux du président de la Commission défense de l’Assemblée nationale, Karim Keita, la semaine dernière, devant la Coordination des Elus Français d’Origine Malienne : « Les hélicoptères que nous avons achetés ne peuvent plus voler, ça marchait au début mais vraisemblablement on a un problème d’entretien depuis l’achat, je me demande si, on n’a pas été floué à l’achat ». Ce nouveau scandale vient malheureusement s’ajouter à une longue liste depuis l’arrivé d’IBK au pouvoir.
Les propos du Président de la Commission Défense, sécurité et protection civile de l’Assemblée nationale ont détonné comme une fusée.
En effet, dans le cadre du renforcement des capacités des forces armées maliennes (Fama), une loi d’orientation et de programmation militaire a permis l’acquisition de plusieurs équipements militaires dans des conditions obscures .
Il s’agit notamment de l’achat d’un hélicoptère super PUMA d’occasion en Irlande et payé en espèces à près de 3,5 milliards de F CFA qui s’est vite trouvé cloué au sol, malgré l’achat de pièces de rechange à hauteur de 3 milliards de franc CFA.
Un second Super PUMA avait été acquis à 3,9 milliards de F CFA auprès d’Airbus. Mais les termes et les conditions de ce contrat sont « inconnues » et un cabinet d’audit écrivait que « le document du contrat est tout simplement illisible ».
Après la déclaration de Karim Keïta, les révélations s’enchainent sur les conditions d’acquisitions des avions. Aussi ; le général de Brigade Souleymane Bamba, chef d’Etat-major général adjoint (nommé en mars 2109) a été relevé de ses fonctions le mercredi dernier. Le limogeage de Bamba, intervenu la semaine dernière, aurait été motivé par la divulgation par l’actuel chef d’état-major de l’Armée de l’Air, le général de Brigade, Daouda Dembélé, d’un rapport de la société ayant vendu les avions à notre pays. Dans le rapport, il serait question de certains « clauses du contrat d’achat ». Aussi, l’on évoque l’absence de viseur et de matériels pendant l’acquisition.
Aujourd’hui, des manœuvres sont en cours pour étouffer cette nouvelle affaire gênante pour le pouvoir. Ainsi, l’ancien chef d’Etat-major des armées, le général Bemba Moussa Keita aurait été longuement interrogé par le cabinet du président de la République. Mais dans ce dossier, plusieurs noms sont cités. Il s’agit notamment de responsable militaires, de ministres et d’un… député. L’on évoque le détournement d’un pactole de plusieurs milliards de francs CFA pour l’achat de ces épaves cloués aujourd’hui à l’aéroport de Sénou. Alors questions : des enquêtes seront elles menées pour situer les responsabilités et toutes les responsabilités dans cette affaire ? Le général Bamba a-t-il été « sacrifié » comme bouc émissaire pour couvrir d’autres ?
Mémé Sanogo
Source: L’ Aube