L’idéal démocratique pour lequel beaucoup de Maliens ont accepté de verser leur sang n’est jamais un acquis définitif. C’est une quête permanente de tous les jours. Tout n’a pas été parfait pendant ces 30 dernières années mais beaucoup de choses ont été réalisées dans ce pays malgré la pression des bailleurs de fonds et autres partenaires techniques et financiers. L’échec enregistré dans certains domaines ne doit pas être une raison valable de laisser les héritiers du général autocratique Moussa Traoré enterrer les acquis de notre jeune démocratie.
Certes, la démocratie ne se limite pas à l’organisation des élections mais que vaut cette démocratie sans les élections et le pluralisme politique ? Que vaut-elle sans la liberté d’expression et la liberté de presse ? Les nostalgiques du régime autocratique qui s’est installé après le coup d’État stupide du 19 novembre 1968, avec un esprit revanchard, veulent remettre sur nos têtes une couronne de feu. Ils veulent nous museler à tout prix même s’il faut que l’on périsse dans les cellules de la Maison centrale d’arrêt de Bamako Coura sous le coup d’un mandat de dépôt. La justice serait-elle devenue leur instrument de répression ? Comment expliquer le fait que la plainte déposée par le Parena contre un membre influent du Yèrèwolo non moins membre du CNT soit restée sans effet jusqu’à ce jour ?
Pendant ce temps la même justice a pu tenir le procès d’Issa Kaou N’Djim et par la suite celui-ci a été radié du CNT par le Prince du Jour. Deux poids deux mesures ! Le Mali est-il encore un État de droit sous le régime des colonels ? Beaucoup de maliens en doutent fort !
Sambou Sissoko