Un album riche, à la frontière entre l’univers singulier de M et les musiques traditionnelles du Mali. Pour cet album, Lamomali, Matthieu Chedid promettait une alchimie de culture. Il a su s’entourer. Fatoumata Diawara, révélée dans la comédie musicale Kirikou et Karaba, puis consacrée dans le film Timbuktu d’Abderrahmane Sissako, mais aussi Oxmo Puccino, avec lesquels il chante notamment dans « Bal de Bamako ».
« Le maître » et « le petit prince » de la kora
La passion de M pour le Mali n’est pas nouvelle et l’idée de cet album à plusieurs voix non plus. « On voulait un mélange, apprendre d’un nouveau son. Faire un nouveau son avec de la musique traditionnelle, tout en la respectant », précise-t-il.
Matthieu Chedid enchaîne les solos de guitare endiablés, appuyés par les cordes de la famille Diabaté. Toumani et Sidiki, respectivement surnommé « le Maître » et « le Petit Prince » de la kora, sont les joueurs les plus renommés au monde de cet instrument entre harpe et luth, aux sonorités cristallines. Quand Sidiki s’envole dans les hauteurs en chantant le nom de son père, la salle entière est parcourue d’un frisson devant l’harmonie et l’ampleur du son.
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Présenté comme un griot blanc, M s’en amuse et partage une anecdote. Emu par sa rencontre avec la ministre de la culture, le chanteur et son équipe ont composé en une nuit une chanson surprise. « Quand on est allé la voir, elle nous a dit quelque chose de très fort. Que grâce à la culture, le Mali reste debout. J’y ai entendu directement un refrain. On a composé et voilà le résultat. » Une chanson hommage. Une déclaration pour un Mali uni. Le Mali est debout, le public aussi. M avait prévenu.