Le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga, a mis à profit son séjour à Abidjan, pour rencontrer, lundi, la communauté malienne vivant en terre ivoirienne. Nos compatriotes ont exprimé un certain nombre de préoccupations auxquelles ils ont souhaité que les autorités de la Transition trouvent rapidement des solutions. Il s’agit de l’acquisition de la carte biométrique consulaire, de la sécurisation des biens, de la poursuite du Recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC), des tracasseries, dont ils sont parfois l’objet au niveau des postes de contrôle, une fois qu’ils franchissent les frontières de leur propre pays.
D’autres ont émis le vœu de voir les autorités de la Transition prendre le temps nécessaire pour mieux organiser les prochaines élections afin d’éviter des contestations postélectorales et éviter que le pays ne bascule, encore une fois dans la violence et l’impasse. Ils ont témoigné de leur total soutien à la Transition. Le Premier ministre a expliqué que son séjour en Côte d’Ivoire a pour but la participation au 27è Congrès de l’Union postale universelle (UPU), au nom du président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. Il a tenu à préciser qu’Alassane Dramane Ouattara est, aujourd’hui, l’un des plus grands défenseurs de la cause malienne au sein de la Cedeao. Dr Choguel Kokalla Maïga a expliqué ensuite que le gouvernement inscrit le dialogue avec les Maliens en bonne place. Parce que selon lui, un citoyen bien informé peut bien exercer ses droits.
Le Premier ministre a rappelé que «le gouvernement après la rectification de la trajectoire», a adopté une nouvelle démarche. Il a mis seulement 6 semaines à présenter le Plan d’action du gouvernement (PAG) le 30 juillet devant le Conseil national de la Transition (CNT) et qui a été adopté le 2 août dernier. «C’est à partir de là que nous pouvons dire que nous avons eu tous les leviers pour agir», a expliqué le chef du gouvernement. Il a aussi précisé que son gouvernement s’emploiera à répondre aux exigences de démocratie, de transparence et de justice. Il a rappelé à la communauté malienne de Côte d’Ivoire, les trois besoins essentiels du gouvernement : la sécurité, la justice et la refondation. Rétablir la sécurité sur l’ensemble du territoire national est une priorité que les autorités de la Transition s’attèlent à réaliser.
Dans cet esprit, Dr Choguel Kokalla Maïga, a expliqué qu’il n’y a pas de régions où il n’y a pas d’opérations militaires. Tout en reconnaissant l’insuffisance des effectifs, il a prôné l’accélération des opérations de DDR pour enrôler beaucoup de nos compatriotes dans l’Armée. Sur la question de la justice, le chef du gouvernement a été on ne peut plus clair avec une position nettement tranchée. Pour lui, les autorités de la Transition lutteront implacablement contre la corruption et l’impunité. Et de dire que les bases de la refondation seront posées au cours des futures Assises nationales de la refondation.
Il s’est aussi prononcé sur les discussions autour de la mise en place d’un Organe unique de gestion des élections. Il a rappelé l’importance d’organiser des élections transparentes et crédibles pour éviter les contestations postélectorales, avant de rappeler l’exemple des élections de 1997 qui ont débouché sur une crise politique et l’arrestation de certaines figures de l’opposition d’alors. Il a indiqué que «les Maliens doivent se donner les moyens de déposer légalement un président de la République s’il faillit à son devoir avant que l’Armée n’intervienne».
Au cours de ce brainstorming avec la communauté malienne d’Abidjan, le Premier ministre a demandé au ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene d’apporter des réponses apaisées à certaines questions liées à l’acquisition de documents comme la carte biométrique consulaire et la poursuite du RAVEC. Le ministre a annoncé que des actions sont en cours, notamment les différentes réunions avec le Premier ministre sur la question pour rapidement trouver les solutions. Il a annoncé qu’une vaste campagne de RAVEC débutera ce mois d’août dans tout le pays et dans les missions diplomatiques et consulaires.
Il a aussi rappelé que les autorités savent l’importance de la communauté malienne de Côte d’Ivoire parce que c’est dans ce seul pays que nous avons une ambassade et deux consulats à Abidjan et Bouaké, a-t-il expliqué, avant d’inviter nos compatriotes au respect des lois et politiques de ce pays. Les discussions avec la communauté malienne empreintes de courtoisie ont permis d’entretenir l’espoir chez la diaspora malienne de la Côte d’Ivoire. En tout cas, c’est ce qui transparaissait chez certains à la fin des échanges.
B. D.
Source : L’ESSOR