Bakary Togola, le patron de la Confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton, dort en prison depuis, maintenant, une semaine, pour une histoire de ristournes non justifiées de plus de 9 milliards de nos francs.
Après avoir été mis en garde à vue, le juge a décidé que les charges qui pèsent contre lui sont suffisamment graves, qu’elles nécessitaient et justifiaient un mandat de dépôt et son transfèrement à la prison Maison d’arrêt de Bamako-Coura. Ainsi donc, le tout-puissant président de l’APCAM (Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali) se retrouve derrière les barreaux.
Lui qui se croyait et que l’on croyait intouchable est désormais face à l’aveugle et implacable justice incarnée par le Pôle économique et le juge anti-corruption, Mamadou Kassogué, qui informe d’ailleurs régulièrement sur l’évolution de cette affaire, du même coup, de la lutte contre la corruption dans notre pays.
Il déroule tranquillement son style, donne des orientations et essaye d’être transparent sur le sujet. Jusqu’ici, même s’il donne l’impression de communiquer un peu trop, force est de reconnaître que les choses se passent comme il l’annonce. L’arrestation de Bakary a confirmé les promesses de rigueur et de sérieux dans la conduite diligente et le suivi de tous les dossiers qu’il avait tenues lors de sa première sortie.
Il est, une nouvelle fois, sorti, le week-end dernier, pour éclairer la lanterne des confrères sur le même dossier et a informé de la présence dans l’acte d’accusation de six autres personnes, et qu’ils «feront tout pour faire en sorte que la loi ne limite plus leur champ d’action».
Le procureur Kassogué est désormais attendu sur ces deux points et sur d’autres en rapport avec la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans notre pays. Il faut dire que ce ne sont pas «les affaires» qui manquent dans un pays où l’on achète de vieux avions au prix de neufs ; dans un pays où l’on achète de simples chaussettes à des dizaines de milliers de FCFA.
Le procureur Kassogué n’aura droit à aucune excuse au Mali, un pays dans lequel on remplit des mallettes de billets de banque pour offrir à l’armée des hélicoptères qui ne servent à rien.
Le ton a été donc donné avec l’interpellation et la mise sous mandat de dépôt de Bakary Togola. Il est utile à ce que cette affaire soit traitée jusqu’au bout et que tous les autres dossiers soient époussetés et mis au goût du jour.
Makan Koné