Placée sous la coprésidence du ministre de l’Urbanisme, de l’habitat, des domaines, de l’aménagement du territoire et de la population et celui de la Femme, de l’enfant et de la famille, plusieurs responsables locaux des régions concernées ont pris part au lancement de cette activité d’envergure nationale.
Réduire les inégalités entre les sexes
Pour garantir l’autonomisation économique des femmes maliennes, le projet pour l’autonomisation des femmes et le Dividende démographique au Sahel (SWEDD) a initié le samedi dernier, l’installation de 4 725 filles/femmes vulnérables dans des activités génératrices de revenus (élevage de caprins), dans les régions de Koulikoro, Nara et Dioïla. Il s’agit d’une initiative conjointe du Groupe de la Banque Mondiale (BM), des Nations Unies et de neuf pays du Sahel, notamment le Benin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Cameroun et la Guinée.
Ce projet de grande envergure vise l’accélération de la transition démographique en vue de la capture du dividende démographique et de la réduction des inégalités entre les sexes tout en améliorant le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes. Il vise également à contribuer au renforcement et à l’amélioration du statut économique des filles filles/femmes et leur accès aux services de santé reproductive maternelle, néonatal, infantile et nutritionnel (SRMNIN). Cela, afin de contribuer significativement à leur propre autonomisation économique. La mise en œuvre opérationnelle du projet dans les régions de Koulikoro, de Nara et Dioila est assurée par l’ONG AFAR, dans le cadre du faire faire.
À noter que l’une des stratégies de ce sous-projet est l’alphabétisation, la formation et installation des filles /femmes de 15-30 ans dans les activités génératrices de revenus (AGR), issues des espaces surs dans le cadre du sous-projet Compétence de vie dans les activités génératrices de revenus (AGR).
Il s’agit aussi de réduire le poids des barrières socio-économiques et culturelles qui pèsent sur les filles et les femmes via l’identification, la sensibilisation des leaders et autorités religieux sur les barrières socioculturelles (mariage des enfants, grossesses précoces etc…) qui entravent l’épanouissement des filles/femmes tout en sensibilisant les communautés sur la santé de la mère et de l’enfant, souligne le président d’AFAR dans son discours à l’occasion de cette cérémonie de remise de caprins. De même, ce projet vise à renforcer les capacités techniques et économiques des filles/femmes non scolarisées et déscolarisées via leur formation et leur installation dans les métiers non traditionnels et les activités génératrices de revenus axées sur les filières porteuses.
Aux dires du président d’AFAR, au cours de la première phase du projet (2017-2020), 320 filles/femmes ont été identifiées, formées, installées et accompagnées, qui sont actuellement en production et qui contribuent au développement économique et social de leur localité. Pour cette deuxième phase du projet (2021-2024), précise-t-il, le sous-projet couvre 7 cercles et 66 communes des régions de Koulikoro, Dioila et Nara. Il cible principalement 8 076 filles /femmes pour un coût total d’installation (Kit + Fonds de roulement) de plus de 1 017 050 000 FCFA. Il s’agit notamment de 1310 filles/femmes non scolarisées ou déscolarisées précoces identifiées dans les communes d’intervention (Groupe1) ; 18 filles/femmes déscolarisées sachant lire et écrire identifiées dans les villes de Koulikoro, Dioila, Nara et Kolokani (Groupe 2) ; 7 Filles/femmes diplômées des filières non traditionnelles pour femme (Groupe 3) et 6741 filles/femmes organisées en 229 groupements de 30 filles (Groupe4) en ce qui concerne la première cohorte.
Renforcer les compétences techniques et professionnelles
Il n’échappe à personne que les femmes maliennes, malgré leur « poids démographique de 49,7% de la population générale, et leur dynamisme dans le processus de production des biens et services, sont confrontées à d’énormes difficultés résultantes de la persistance de certains préjugés et normes sociales qui limitent leur accès aux facteurs et moyens de production, amenuisant ainsi leurs capacités productives et leurs participations aux prises de décisions », déplore dans son discours, le Coordinateur national du SWEDD.
Pour aller toutefois au-delà de ces contraintes, le SWEDD, à travers la sous-composante 1.2 du SWEDD, a mis en place un mécanisme de financement des activités visant l’autonomisation économique des filles et des femmes à travers le renforcement de leurs compétences techniques et professionnelles ; la scolarisation et le maintien des filles à l’école ; le renforcement des capacités organisationnelles et de production des femmes et l’installation des filles/femmes dans les opportunités économiques. Ces initiatives visent à notamment à « adresser les problématiques qui entravent l’autonomisation des filles et des femmes ainsi que l’amélioration de leurs conditions de vie », affirme-t-il.
Issa Djiguiba, envoyé spécial à Dioïla