L’autonomisation féminine est nécessaire. Cependant, elle exige de la maturité et un sens de la responsabilité. Entre femmes, les jalousies, les critiques diffamatoires, l’égocentrisme n’aident pas à la promotion de l’indépendance de chacune.
La femme malienne est dotée de courage et de bravoure. Par ces traits, elle est capable de se prendre en charge et même de contribuer au développement du pays émergent. L’autonomisation féminine passe par la participation pleine des femmes à la vie économique du pays. Chaque femme brille différemment. Les femmes doivent s’unir afin de compléter les talents incroyables que chacune d’entre elles possède.
Alors, il faut que les femmes s’aiment inconditionnellement et s’encouragent pour relever les énormes défis à relever encore dans la problématique de l’émancipation féminine au Mali. Dans le cas contraire, les hommes accompliront cela à leur place, et ce pas d’une manière qui servira aux femmes.
Concurrences malsaines
De nos jours, les femmes s’affrontent négativement dans les administrations, aux marchés et même dans les écoles. Les concurrences, allégations, répression et d’autres formes de méchanceté ont gagné du terrain. Malheureusement, ces querelles inutiles leur font perdre du temps et elles oublient généralement l’essentiel.
« L’un des défis majeurs du combat féministe, estime l’écrivaine Aminata Boré, est que nous-mêmes, les femmes, surtout celles qui se disent féministes, nous apprenions à nous respecter les unes les autres. Nous sommes les premières à nous regarder de travers. À nous juger et à nous porter préjudice dans les situations où nous avons le plus besoin les unes des autres. » L’auteure du recueil de poèmes Tremper la plume dans les plaies (Ed. L’Harmattan, 2018) ajoute : « Nous sommes les premières à déceler nos imperfections, à nous traiter de tous les noms. Nous sommes les premières – surtout les pseudos féministes – à être des sexistes déguisées, à nous trouver moins intelligentes, moins perspicaces. Nous sommes celles qui passons le temps à vociférer sur les hommes et leurs injustices face aux femmes, mais nous sommes incapables de tenir un débat de fond et de sens corsé avec d’autres femmes que nous prétendons défendre. Nous sommes les premières à nous infliger plus de mal que les hommes ne le font. »
Rivalités internes
Faisant le tour dans certaines de nos familles, les études des filles sont encore déconsidérées. Elles sont le cadet des soucis. Plusieurs filles sont contraintes aujourd’hui d’abandonner les études pour assouvir les caprices des belles-mères qui, elles aussi, ont été quelques-unes à l’école. Ces femmes gâchent les trajectoires d’autres femmes du fait de querelles inutiles.
Une femme salariée, œuvrant dans certains métiers comme la presse, l’art, ou la politique, est confrontée à toutes sortes de médisances de la part de la société. Il est déplorable que ce soit des femmes elles-mêmes qui entraînent ces climats toxiques dans la société. La femme malienne est toujours pointée du doigt par une autre. Comment gagner alors ?
Source : Benbere