Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne

Audit des finances publiques : des irrégularités énoncées, des réformes engagées et des enquêtes ouvertes

La Cour des comptes a levé le voile sur de graves irrégularités dans la gestion des finances publiques du Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024, sous l’ex-président Macky Sall. Ce rapport d’audit, transmis au Chef de l’État Bassirou Diomaye Diakhar Faye, met à nu des anomalies budgétaires, des déficits sous-estimés et des pratiques financières douteuses. Face à une telle calamité budgétaire, l’administration Faye a annoncé l’ouverture d’enquêtes judiciaires sur de possibles délits financiers.

Les conclusions sont accablantes. La Cour révèle des rattachements irréguliers de recettes, où certaines recettes ont été artificiellement imputées à des exercices antérieurs. Ces manipulations ont masqué l’ampleur réelle du déficit budgétaire, faussant la présentation des comptes publics. Le déficit, officiellement annoncé à 12,30 % du PIB en 2023, pourrait être encore plus important si toutes les opérations étaient correctement comptabilisées.

Le camp Macky Sall dénonce une « machination politique »

Par ailleurs, le rapport relève des dépenses financées sur ressources extérieures non retracées dans les comptes publics. Ce qui crée des écarts importants et expose un grave déficit de transparence. À cela s’ajoutent des anomalies dans la gestion de l’endettement, avec des emprunts contractés en excès et utilisés en partie pour des dépenses hors budget. Cette mauvaise gestion a contribué à faire exploser la dette publique, passée de 65,59 % du PIB en 2019 à 99,67 % en 2023. Une situation qui a placé le pays dans une position critique.

Face à ces manquements, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour faire la lumière sur de possibles infractions pénales. Selon lui, les faits relevés par la Cour pourraient constituer des délits graves, notamment des « détournements de deniers publics, escroqueries portant sur des deniers publics, blanchiment d’argent, enrichissement illicite, complicité et recel », des chefs d’accusation pouvant impliquer d’anciens ministres.

Cette annonce suscite une vive réaction du camp de l’ex-président Macky Sall. Pape Malick Ndour, ancien ministre de la Jeunesse, dénonce une « machination politique ». Ils accusent les nouvelles autorités de chercher à détourner l’attention : « Ousmane Sonko est dans la fuite en avant. Il a toujours trouvé des prétextes fallacieux pour ne jamais faire face à ses responsabilités. Les promesses de rupture et de transformations systématiques ayant fondu comme neige au soleil, lui et son président délégué cherchent par la manipulation à se défausser sur les fonctionnaires de l’État ».

Basssirou Diomaye Faye réagit et prend des mesures 

De leur côté, les nouvelles autorités affichent leur détermination à rétablir l’ordre budgétaire. Lors d’une conférence de presse, le ministre de l’Économie s’est engagé à mettre en œuvre des réformes rapides pour garantir « la soutenabilité budgétaire du pays ». Ce qui envoie un signal fort aux bailleurs internationaux et au Fonds Monétaire international (FMI).

Dans le même élan, le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a ordonné une série de mesures correctives immédiates pour restaurer la transparence et assainir les finances publiques.

Tout d’abord, il a exigé l’arrêt des rattachements irréguliers de recettes et le retour à une comptabilité rigoureuse, conforme aux normes en vigueur. Cette décision vise à éviter toute manipulation comptable pouvant masquer la réalité budgétaire.

Ensuite, le Chef de l’État a ordonné un audit approfondi des dépenses financées par des ressources extérieures, afin d’identifier et de corriger les écarts constatés dans les rapports budgétaires. Cet audit permettra de renforcer la traçabilité des financements étrangers.

Dans une démarche de transparence accrue, il a également décidé de réformer la gestion des comptes spéciaux du Trésor. L’objectif est d’assurer un suivi plus strict des transferts budgétaires, souvent épinglés pour leur manque de traçabilité.

Rompre avec les pratiques du passé et instaurer une gestion exemplaire 

Par ailleurs, le Président a appelé à un encadrement strict de la politique d’endettement, avec un suivi rigoureux des emprunts contractés par l’État. Cette mesure vise à prévenir tout surendettement et à garantir que chaque emprunt soit utilisé conformément aux besoins réels du pays.

Enfin, il a insisté sur la nécessité de publier chaque année les rapports sur les dépenses fiscales, en conformité avec les directives de l’UEMOA. Cette publication régulière permettra d’évaluer l’impact des exonérations fiscales et de renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques.

Par ces mesures, Bassirou Diomaye Diakhar Faye entend marquer une rupture claire avec les pratiques passées et instaurer une gestion financière exemplaire au service des citoyens.

Pour Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ces réformes ne sont pas seulement une nécessité financière, mais une réponse aux attentes citoyennes. « Nous devons montrer l’exemple en instaurant une gestion exemplaire des finances publiques », a-t-il affirmé en clôture du Conseil des ministres.

Alassane Diarra 

Source : Sahel Tribune
Suivez-nous sur Facebook, Telegram, WhatsApp pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance Les plus bas prix du Mali Acheter à bas prix au Mali Achat terrain à Bamako Terrain à vendre Bamako Immobilier titre foncier TF à Bamako ORTM en direct, RTB en direct RTN tele sahel niger ne direct