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Au Soudan, des élections sans l’opposition et sans grand suspense

Près de 13 millions de Soudanais se rendent aux urnes à partir de ce lundi et durant trois jours pour élire leur président, mais aussi leurs députés et les responsables de régions. Un scrutin sans surprise attendue et qui devrait perpétuer le règne du président Omar el-Béchir. L’opposition a en effet annoncé le boycottage. Au pouvoir depuis 26 ans, Omar el-Béchir, 71 ans, brigue un nouveau mandat de cinq ans.

el bechir president soudan

Comme en 2010, les grands partis d’opposition boycottent les élections. Et aucun candidat n’est en mesure de faire de l’ombre à Omar el-Béchir, en l’absence des grands leaders que sont Hassan al-Tourabi, chef du Congrès populaire, ou de Sadek al-Mahdi, chef du parti Ouma, en exil en Egypte.

En effet, les quinze candidats alignés face à Omar el-Béchir pour la présidentielle font davantage figure de partenaires d’entraînement que de véritables concurrents. Sans assise populaire, sans moyens, ils sont loin de représenter une alternative et leur accès aux médias a été très règlementé. Vingt minutes, c’est le temps de passage à la télévision nationale que la Délégation aux élections a octroyé à chacun des candidats. La majorité d’entres eux ont d’ailleurs refusé ce programme, le trouvant insuffisant.

« Une Constitution islamique »

A Khartoum, nul ne doute donc que le président Omar el-Béchir sera réélu. Le président-candidat a mené une campagne classique, tenant meeting dans chacun des Etats du Soudan avec un leitmotiv : la prochaine Constitution aura pour source la loi islamique. « Nous bâtirons une société attachée à ses valeurs morales, attachée à sa religion, et la prochaine Constitution sera une Constitution islamique, et la charia sa source principale, dans une société pieuse, si Dieu le veut », a-t-il déclaré.

Un scrutin qui ne va pas convaincre grand monde, à commencer par la communauté internationale. L’Union européenne estime d’ailleurs que la salve d’élection de cette semaine ne pourra pas donner de résultats crédibles et légitimes. Un fait résume parfaitement le caractère cynique de la démocratie soudanaise. Le régime vient de libérer deux opposants emprisonnés depuis décembre en signe, dit-on, de bonne volonté. Dans ces conditions, l’enjeu politique soudanais est à chercher en dehors des isoloirs.

Le pouvoir espère qu’après les élections, le dialogue politique proposé à l’opposition il y a un an par le président, mais jamais concrétisé par son parti, pourra enfin démarrer. Mais l’opposition semble davantage engagée dans une stratégie d’union et de désobéissance civile. En décembre, plusieurs mouvements politiques et armés, dont le parti Ouma, ont signé un accord baptisé « Appel du Soudan » dont le but ultime est de renverser le régime.

Pourquoi l’opposition appelle-t-elle à boycotter le scrutin ?

Le parti de Sadek al-Mahdi, Ouma, estime qu’il n’y aura pas d’élection juste et libre sans la formation au préalable d’un gouvernement de transition :

« La date des élections, le déroulement des scrutins et la préparation des élections auraient dû faire l’objet d’un accord entre le gouvernement et les partis d’opposition, soutient Medjib Wahab, le secrétaire général du parti Ouma. Et ce afin que le processus électoral puisse constituer la base d’un règlement des problèmes que connaît le Soudan. Et quant à ceux qui participent à la présidentielle, les adversaires en lice, ce sont juste des clones du président Béchir, poursuit-il. Une élection libre et transparente devrait être organisée par un organe indépendant, ce qui veut dire que ces élections devraient être précédées par la formation d’un gouvernement de transition, dont la responsabilité serait uniquement de préparer le scrutin. Mais pour ce qui est du scrutin de demain, nous pensons que son déroulement sera similaire à celui des fois précédentes comme en 2010. Nous restons dans une situation de fait accompli, la même qui prévaut depuis 1989 et l’agression contre la Constitution soudanaise, le coup d’Etat. Et en conclusion, ces élections ne changeront rien à la situation. »

source : RFI

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