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Au rythme des indiscrétions : Le président Robert Mugabe venge Modibo Keïta

Bien qu’elle soit dédiée à la paix et à la réconciliation nationale, la cérémonie de signature de l’Accord d’Alger aura été quelque peu ternie par la gênante présence de Moussa Traoré, qui en a profité pour savourer encore une fois un retour fracassant sur la scène publique malienne.

Robert Mugabé president Zimbabwé union africaine ua visite rencontre ibrahim boubacar keita president malien ibkIntervenue à la veille de la date anniversaire de la naissance de sa grande victime, l’ancien président Modibo Keïta, les vrais démocrates et républicains présents dans la salle en avaient certainement la gorge nouée d’amertume avant que la délivrance ne vienne d’un invité peu ordinaire, le président Zimbabwéen. Robert Mugabé s’est longuement appesanti sur le mérite de Modibo Keïta, combattant de l’unité et de la renaissance africaines au même titre que Kwamé N’Kruma, Sékou Touré entre autres figures historique des indépendances africaines. Le plus illustre des hôtes a rappelé, pour la circonstance, la première expérience d’unité initiée par les trois présidents avec l’union Ghana-Guinée-Mali. Une fois n’est pas coutume, aucune allusion n’a été faite au général Moussa Traoré pour l’identifier à un républicain. C’aurait été une insulte, voire un autre putsch contre la mémoire de Modibo Keïta et sa famille, qui ont subi les persécutions du tombeur, dictateur de 1968 à 1977.

 

700 millions pour  signer un accord

L’accord pour la paix et la réconciliation au Mali n’aura pas été seulement onéreuse par les pourparlers ayant duré huit longs mois. Il l’est également par une cérémonie de signature que les hautes autorités maliennes ont voulue dantesque et riche en couleurs. Pour un résultat hypothétique, à tous points de vue, l’événement du 15 Mai dernier, a été facturé à la bagatelle de 700 millions Fcfa. Il ne s’agit visiblement pas d’une surévaluation –peut-être- ni de la facturation qui émaille souvent ce genre d’événements au Mali, au regard de la salve de chefs d’Etat invité bien que la plupart aient décliné. Quoi qu’il en soit, le jeu en vaudrait la chandelle si et seulement si assurance il y avait que la signature était porteuse de stabilité car la paix n’a pas de prix. Mais, dépenser plus d’un demi-milliard pour une paix, dont on ne savoure pas la coupe, ce n’est peut-être pas si étonnant puisque l’investiture du président IBK avait couté la rondelette somme de 400 millions Fcfa.

 

Chômer ou ne  pas chômer

La cérémonie de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali aurait été budgétairement beaucoup moins soutenable si les mêmes autorités avaient commis cette autre incurie : celle de déclarer la journée du vendredi dernier chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national. Y compris à Kidal et les autres localités sous occupations de la Cma. En effet, l’intention était pendante jusqu’aux derniers instants de la vielle et si la plus haute autorité du pays en a été dissuadée c’est tout simplement parce qu’il a tendu une oreille plus attentive à la voix de la raison qu’à la sirène des chantres. De source digne de foi, c’est le Premier ministre, Modibo Keïta, qui s’y est farouchement opposée en faisant prévaloir les énormes pertes que la mesure aurait entraînées pour le Trésor public. S’il fallait encore y ajouter les 700 millions, la mesure serait peut-être même un motif de  collectif budgétaire.

 

Lois maudites à l’Assemblée  nationale

Il s’agit de deux lois qui sont ajournées autant de fois qu’elles sont programmées. L’une porte sur la Haute autorité de la communication, dont l’avènement est guetté de près par les confrères qui ont pris soins de désigner leurs représentants plusieurs mois avant le vote de la loi. Ils ont dû prendre leur mal en patience parce que les députés décèlent, chaque fois, des lacunes imputables à la précipitation. L’autre concerne la promotion des femmes aux postes électifs et nominatifs. Les députés ne voient aucun inconvénient pour ce qui est du second aspect (les postes nominatifs), mais un véritable lever de bouclier se prépare contre le premier aspect qu’ils jugent tout simplement inapplicable à certaines circonscriptions électorales où, les femmes ne prétendent même pas aux responsabilités électives. Les deux textes ont été programmés pour le 2 Juin prochain et l’on ne sait lequel aura la chance de passer avant l’autre. Ou connaîtront-elles peut-être le même destin ?

 

Affrontement entre gardes et bérets  rouges dans l’air

Dans les milieux militaires, on n’ouvre presque plus la bouche sans parler du clash très imminent entre deux corps de l’armée nationale. Il s’agit des éléments de la Garde nationale et des Bérets rouges qui se regardent depuis quelques temps en chiens de faïences. En cause : les logements du 133e Régiment des Bérets Rouges situé sur la colline du Koulouba au flanc de la Route principal de Kati. L’endroit a de tout temps porté l’identité des commandos parachutistes. Mais, il est sans doute devenu litigieux, comme naguère le Camp Para de Djokoroni, suite à l’escalade meurtrier entre le corps d’élite et leurs frères d’arme des autres démembrements des Forces armées maliennes. Des témoins affirment même que le 133e Régiment des commandos est depuis un certain temps sous le contrôle de la Garde nationale au grand dam de leurs occupants actuels qui le ressentent comme un affront.

 

La «Babanisation» reprend vigueur

Connue pour ses apparitions sulfureuses à la limite du libertinage, la star Babani Koné revient avec vigueur et s’impose de plus en plus par son immodestie et sa mondanité insolente. Longtemps en hibernation après le changement de couple présidentiel, l’ex-épouse «Dagamaïssa» est désormais l’invitée incontournable des cérémonies de mariage trop exhibitionnistes où, les convives rivalisent de largesse à son endroit en s’enivrant de dithyrambes. L’artiste peut amasser les millions par dizaines s’il fait prendre en compte les cadeaux en nature qui pleuvent sur elle pendant ces «sumu» ou folles libéralités. La pratique serait moins nocive et libertaire si elle se limitait au seul cadre familial. Mais, depuis un certain temps, producteurs et réalisateurs en font leurs choux gras au point d’impressionner un certain monde de téléspectateurs friand du genre d’excès jusqu’au voyeurisme. Le hic, c’est aussi qu’elle heurte un autre public qui tire le diable par la queue dans un pays en proie aux aléas d’une belligérance interne. Les fortunes individuelles, au lieu de servir d’effort de guerre, sont dépensées pour des plaisirs qui insultent la pauvreté massive.

source :  Le Témoin

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