Une dizaine de civils au moins ont été tués jeudi dans le centre du Mali quand le car qui les transportait s’est disloqué au contact d’un engin explosif, ont indiqué un responsable policier et un représentant d’une association locale. Le policier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a fait état de dix morts et de nombreux blessés graves. Il a précisé qu’il s’agissait d’un bilan provisoire. «Nous venons de transférer neuf corps au centre de santé de référence. Et ce n’est pas terminé», a de son côté rapporté Moussa Housseyni, de l’association des jeunes des Bandiagara. Les disparus sont tous des civils, a-t-il précisé.
L’explosion est survenue en début d’après-midi sur la route entre Bandiagara et Goundaka, dans le secteur de Mopti, selon une source sécuritaire. Le centre du Mali est un des foyers des violences et de l’activité jihadiste qui se sont propagées à partir du nord en 2012 et qui ont gagné le Burkina Faso et le Niger voisins. Les mines et les engins explosifs improvisés (EEI) sont une des armes de prédilection des jihadistes. Ils explosent au contact d’une roue ou sont actionnés à distance.
Un rapport de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) arrêté au 31 août dénombrait 245 attaques aux EEI et aux mines en 2021 et 134 en 2022. Les mines et les EEI ont fait 103 morts en 2021 et 72 en 2022, dit le rapport. Elles touchent principalement l’armée malienne et la Minusma. Mais un quart des victimes sont des civils, selon le rapport.