C’est l’un des coups les plus durs portés à l’organisation jihadiste Ansar ed-Dine depuis des années. Mercredi, les soldats de «Barkhane» et les forces spéciales de l’opération «Sabre» ont frappé «trois objectifs simultanés» entre les villes maliennes de Boughessa et Tinzaouatène, en plein désert, à quelques encablures de la frontière algérienne. Un «engagement au sol» a suivi les bombardements. «Une dizaine de jihadistes ont été tués et quatorze ont été appréhendés», détaille une source sécuritaire malienne.
Ansar ed-Dine est un groupe jihadiste malien dirigé par le leader touareg Iyad Ag Ghali. Depuis mars 2017, cet ancien rebelle radicalisé a pris la tête du Jamaat Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, une coalition de mouvements armés sahéliens opérant sous la bannière d’Al-Qaeda.
«Tinzaouatène est connu comme étant la zone d’Iyad Ag Ghali, la France lui envoie un message très clair, explique le chercheur à l’université du Kent Yvan Guichaoua. Frapper aussi près de la frontière, alors que les relations de confiance entre Paris et Alger sont compliquées, représente sans doute un risque politique. Mais les autorités françaises ont dû estimer qu’il s’agissait d’une cible prioritaire.»
Un proche d’Iyad Ag Ghali, Malick Ag Wanasnat, fait partie des victimes, selon le ministère malien de la Défense. Ag Wanasnat est un ancien officier malien qui a fait défection en 2006. Il était devenu l’un des commandants d’Ansar ed-Dine. Deux autres cadres du groupe auraient été tués. L’ancien maire de la ville de Boughessa, Abdallah Ag Oufata, et Sidi Mohamed Ougana, «qui n’était pas un combattant mais un prédicateur, avec une influence religieuse», détaille un ancien rebelle de Kidal.
Liberation