Olivier Dubois, un journaliste français indépendant, qui vit et travaille au Mali, est otage depuis le 8 avril 2021 du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), branche locale d’Al-Qaida.
Le journaliste Olivier Dubois a disparu depuis 100 jours au Mali. Journaliste indépendant de 46 ans vivant et travaillant au Mali depuis 2015, il s’était rendu à Gao (à l’est du Mali) en vue d’un entretien avec un commandant du GSIM (le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans affiliés à Al-Qaida), Abdallah Ag Albakaye.
Il y a été porté disparu, le 10 avril, deux jours après cette rencontre.
Le 5 mai, dans une vidéo d’une vingtaine de secondes diffusée sur les réseaux sociaux, le journaliste français confirmait avoir été enlevé début avril à Gao par le GSIM, branche locale d’Al Qaida. Sous une tente, Olivier Dubois adressait alors un message à sa famille et au gouvernement français. « J’adresse à ma famille, à mes amis, et aux autorités françaises pour qu’ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour me faire libérer », expliquait-il dans la courte vidéo.
Depuis, pas de nouvelles.
Sa famille lance un appel
Ses proches se sont mobilisés pour avoir des nouvelles et faire accélérer le processus de négociations. Un nouveau rassemblement de soutien sera organisé par RSF, à Paris le 16 juillet, avec la présence d’Arnaud N’Gatcha au nom d’Anne Hidalgo ainsi que divers médias dont les employeurs d’Olivier, Libération et Le Point.
En attendant, sa famille va ouvrir un compte Twitter : @familleolivierduboisjournaliste
Elle a aussi diffusé cet appel :
« Olivier, notre fils, notre Frère 100 jours déjà !
Si depuis le 8 avril, son absence est lourde à porter sur les épaules de notre famille, de nombreux Français ne le connaissent pas.
Olivier Dubois est à ce jour, le seul otage français détenu à l’étranger. Son nom si certaines et certains ne l’ont pas ou peu entendu, nous espérons qu’ils n’auront pas à l’apprendre et vivre avec des jours, des semaines, des mois durant.
Dès l’enfance, chacun se rêvait un destin hors du commun, dans une famille déjà moderne, puisque recomposée. Entre une mère antillaise, un père de cœur Suisse, une grande sœur, une petite sœur et un père biologique absent, cela ne pouvait qu’exacerber son goût prononcé pour la découverte, l’expérience et la ténacité. C’est certainement dans les « étranges » héros de sa jeunesse, l’homme araignée, Albator… et bien entendu Clark Kent alias Superman, mais journaliste au civil qu’Olivier a trouvé sa voie.
Le goût du voyage et son ouverture aux autres lui viennent de son père d’adoption, lui qui bravait le désert avec son véhicule au nom de tribu indienne. Le goût de la bonne bouffe et des lettres vient de sa mère qui le lui a appris grâce à son amour inconditionnel pour l’orthographe et la cuisine française.
La réflexion, il l’a acquise, autour de jeux de société et d’interminables parties qui ont peaufiné sa stratégie et sa sagesse d’écriture qui transparaissent, désormais, dans ses écrits. Après avoir grandi dans le Vaucluse, fait des études à Paris et des détours par la Suisse, Olivier ne pouvait plus rester neutre et le Canada, la Chine, l’Afrique… l’ont happé et éloigné de notre fratrie pour mieux revenir nous conter ses récits.
Il y a 6 ans, Olivier s’est lancé un défi fantastique, celui d’habiter au Mali, tels les livres qu’il affectionnait tant et dont il était le héros. De toutes ces aventures, nous retenons son amour pour ce pays qu’il a épousé jusqu’à y fonder un foyer avec son fils et sa fille adoptive. Séparé de sa compagne depuis un an, il continue, depuis lors, de couvrir en profondeur l’actualité en tant que freelance et s’intéresse de près aux sujets liés à la sécurité, au terrorisme, à l’histoire actuelle du Mali. C’est en voulant s’entretenir avec un cadre du GSIM que notre fils et frère a été enlevé le 8 avril !
Depuis le 5 mai et la diffusion d’une vidéo de 21 minutes via les réseaux sociaux, attestant de son kidnapping, certains de ses proches ainsi que son ex-compagne ont décidé de créer, très rapidement, un comité de soutien, et bien que notre approche de la communication soit radicalement différente, nous œuvrons pour la même chose : sa libération au sein de la coordination menée par RSF. C’est pourquoi aujourd’hui après ces 100 jours d’absence, nous sommes présents une deuxième fois et que nous interpellons M. le Drian et l’État français, en tant que famille d’Olivier Dubois, à accentuer ses recherches, avec l’aide du gouvernement provisoire du Mali, à nous donner plus d’éléments et à collaborer activement avec notre avocat Frank Berton. »
Source : Ouest-france