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Au Mali, le départ des Casques bleus se fait dans la douleur et l’humiliation

Les camps onusiens du nord sont évacués les uns après les autres mais dans des conditions de sécurité précaires. La junte au pouvoir à Bamako ne fait rien pour faciliter le départ des Casques bleus.

La mission de l’Onu au Mali (la Minusma, déployée depuis 2013) a quitté, lundi, son camp d’Aguelhoc (nord). Ce départ s’inscrit dans le cadre de son retrait d’ici la fin de l’année du Mali, pays en proie aux attaques des groupes jihadistes et des mouvements séparatistes.

Ce départ a été mouvementé, pénalisé par les brimades répétées de la junte de Bamako à l’encontre des Casques bleus et rendu périlleux par deux embuscades.

Dimanche, la Minusma a annoncé avoir  accéléré  son départ la veille du camp de Tessalit dans un contexte sécuritaire  extrêmement tendu et dégradé  qui a mis selon elle  en danger la vie de son personnel .

Le retrait du camp d’Aguelhoc est le second dans la région de Kidal et le septième dans le pays.

L’évacuation prochaine du camp de Kidal, ville-bastion des séparatistes, s’annonce périlleuse.

200 camions bloqués

La Minusma procède à son désengagement alors que la région de Kidal, dont fait partie Aguelhoc, est le théâtre d’une escalade militaire pour le contrôle du territoire. Les forces maliennes (les FAMAS) ont engagé une course de vitesse avec les sécessionistes touaregs.

Comme le déplore la Minusma (qui regroupe 11 600 soldats et 1 500 policiers),  ce retrait accéléré entraîne la destruction d’équipements, tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et autres biens, qui auraient dû être restitués aux pays contributeurs de troupes ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies, ce qui entraîne des pertes matérielles et financières importantes. 

Effectivement, avant son départ de Tessalit, la Minusma a pris  la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur, tels que des véhicules, des munitions, des générateurs et d’autres biens , une  option de dernier recours  suivant les règles de l’Onu. 

Et la mission onusienne de préciser que  de telles pertes auraient pu être évitées si les 200 camions, retenus à Gao depuis le 24 septembre 2023 en raison des restrictions de déplacement, avaient été autorisés à se diriger vers la région de Kidal pour récupérer et transporter l’équipement depuis les trois bases de la MINUSMA, dans le cadre du retrait global de la Mission. 

ouest-france

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