Washington a désigné trois hauts gradés comme étant les chevilles ouvrières de l’arrivée de Wagner dans le pays. Leurs avoirs ont été gelés et toute transaction avec des personnes ou des entreprises américaines leur sont interdites.
La junte au pouvoir au Mali a fustigé les sanctions économiques des États-Unis contre trois militaires, dont l’actuel ministre de la Défense, que Washington accuse d’avoir « facilité le déploiement et l’expansion » des activités du groupe paramilitaire russe Wagner dans le pays.
« Ces nouvelles mesures contraires au droit international que nous condamnons vigoureusement viennent malheureusement rallonger la longue liste des mesures agressives, des actes d’intimidation, de chantage et des campagnes hostiles contre le Mali », affirme le communiqué du gouvernement malien publié le 26 juillet. Les États-Unis « diabolisent nos partenariats et tentent de saper le moral de nos vaillantes Forces de défense et de sécurité » à travers l’adoption de ces « mesures sans effets », poursuit le texte.
« Activités malveillantes »
Les sanctions annoncées le 24 juillet par Washington visent trois gradés de l’armée malienne : le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense, qui détient également la nationalité française, ainsi que le colonel Alou Boi Diarra et le lieutenant-colonel Adama Bagayoko, tous deux responsables dans l’armée de l’air. Washington fait état « de preuves montrant que ces responsables maliens ont contribué aux activités malveillantes du groupe Wagner au Mali », dans un communiqué du Trésor américain.
« Ces responsables ont rendu leur peuple vulnérable aux activités déstabilisatrices et aux violations des droits humains du groupe Wagner tout en ouvrant la voie à l’exploitation des ressources souveraines de leur pays au profit des opérations du groupe Wagner en Ukraine », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson. Les avoirs aux Etats-Unis de ces trois responsables sont gelés et il leur est interdit d’effectuer des transactions avec des personnes ou des entreprises américaines.
Selon Washington, depuis l’arrivée du groupe Wagner au Mali en décembre 2021, le nombre de victimes civiles dans ce pays a augmenté de 278 %, notamment en raison d’opérations menées par les forces armées maliennes aux côtés de membres du groupe Wagner. Des sanctions économiques avaient été prises par les Etats-Unis contre ce groupe en juin 2017, puis réitérées en janvier dernier.
Jeuneafrique (Avec AFP)