Annoncé par le président Emmanuel Macron en juin 2021, la réorganisation des forces française au Nord du Mali prend, en ce mois de décembre, un tournant décisif. La rétrocession de la ville de Tombouctou à l’armée malienne, entérinée le 14 décembre, a ainsi marqué la restructuration progressive des opérations militaires dans la région du Sahel, dans le cadre de la lutte anti-terroriste.
Le retrait de l’opération anti-djihadiste Barkhane, particulièrement symbolique, intervient dans un contexte latent d’instabilité politique au Mali. Le colonel Assimi Goita, actuel président par intérim, a mené deux coups d’État en moins d’un an avant de prendre la tête du pays, le 28 mai 2021. Le pays continue également d’être la cible d’attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique, ainsi qu’à des violences de toutes sortes perpétrées par des milices autoproclamées d’autodéfense et des bandits, en particulier dans le nord du pays.
Pour Abdoul Sogodogo, vice doyen de la faculté des Sciences Administratives et Politiques, à Bamako, la lutte contre le terrorisme doit passer par une implication accrue des habitants maliens. Le chercheur interpelle également sur l’importance d’une action collective avec la CEDEAO et l’Union Européenne, à quelques jours de la rencontre entre Emmanuel Macron et Assimi Goita, prévue le 20 décembre 2021.