Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Au Burkina Faso, les habitants attendent toujours un véritable changement

A Ouagadougou ce lundi matin 31 octobre, une marche populaire entre la place de la Nation et l’ex-Assemblée nationale est organisée en hommage aux victimes des événements des 30 et 31 octobre 2014.

marche manifestation rassemblément foule hommage norbert zongo journaliste assassine mort burkina fasso

Le 31 octobre, le président Compaoré démissionnait et partait en exil, après 27 ans de pouvoir. Mais deux ans après, à l’heure du bilan, de nombreux Burkinabè attendent toujours l’émergence d’un nouveau Burkina

Avec notre envoyée spéciale à Ouagadougou, Carine Frenk

Alors que l’opposant Zéphirin Diabré dénonce l’immobilisme et l’absence de vision du pouvoir Kaboré, alors que le CDP, l’ancien parti de Blaise Compaoré dénonce la chasse aux sorcières et demande des actes de réconciliation, le président Kaboré appelle les Burkinabè à la patience.

Deux ans après la chute de Blaise Compaoré, un peu moins d’un an après la fin de la transition, de nombreux Burkinabè attendent toujours un changement véritable : adoption d’une nouvelle Constitution, réforme de la justice, réforme des forces de défense et de sécurité, dépolitisation de l’administration publique, démantèlement du système de prédation des richesses du pays.

Ce qui a vraiment changé, c’est l’instauration d’une véritable veille citoyenne. D’où sans doute la multiplication des mouvements de grève. « Les Burkinabè ne tolèrent plus l’injustice. On conteste pour un oui pour un non, fait remarquer le politologue Abdoul Karim Sango. Cela complique la tâche de nos dirigeants et paralyse l’action politique. »

Un autre observateur renchérit : « Ce qui comptait à l’époque, c’était de faire partir Blaise et ce n’était pas rien. Mais qui avait vraiment réfléchi à ce que nous voulions après ? »

→ A (re) lire : Burkina: deux ans après la chute de Compaoré, l’opposition à l’heure du bilan


Les orphelins du CDP

Aujourd’hui, l’ex-président Compaoré vit en Côte d’Ivoire. A Ouagadougou, nombre des militants de son parti le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) se sentent encore orphelins. Un bâtiment sans porte ni fenêtre, juste des salles vides : deux ans après les événements des 30 et 31 octobre 2014, le siège du CDP garde les stigmates de la colère des insurgés.

A 52 ans, Yvette a une trentaine d’années de militantisme derrière elle. « Moi, j’ai pleuré parce que je n’imaginais pas qu’on irait jusque-là,confie-t-elle. C’était tout de même le président du Burkina Faso. Durant combien d’années il a travaillé pour le Burkina ? Quand je pense comment il est parti, les mauvaises langues, les injures qu’il a subies. Je ne trouve pas que cela est juste, je trouve que ce n’est pas bien. »

Comme de nombreux militants, Modeste Anicet souhaite que Blaise Compaoré puisse revenir au Burkina Faso. « C’est parce qu’il n’a pas voulu détruire son pays qu’il a accepté de partir pour éviter certaines choses. Le président Blaise Compaoré ne mérite pas l’exil », estime-t-il.

Pour Alpha Yago, membre du bureau exécutif du CDP, il est temps que le gouvernement travaille réellement à la réconciliation. « Cela passe par le retour des exilés et par la libération des prisonniers politiques. C’est vraiment quelque chose d’important parce qu’aujourd’hui le Burkina Faso est un pays profondément déchiré et nous pensons que c’est cette réconciliation qui va nous permettre d’avancer. »

Le président Roch Marc Christian Kaboré explique qu’une réconciliation véritable doit d’abord passer par la vérité et la justice.

 

 

 

Source: rfi

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance