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Attentats à Paris: l’état d’urgence décrété sur tout le territoire

François Hollande s’est exprimé depuis l’Elysée, dans la nuit du 13 au 14 novembre, juste après plusieurs attaques meurtrières qui ont eu lieu à Paris et alors qu’une prise d’otage était toujours en cours au Bataclan, une salle de concert de la capitale. Le chef de l’Etat a fait deux annonces très fortes quelques minutes avant un Conseil des ministres extraordinaire : le rétablissement des contrôles aux frontières françaises et l’état d’urgence sur tout le territoire.

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L’état d’urgence a été décrété sur tout le territoire français lors d’un Conseil des ministres extraordinaire, qui s’est tenu dans la nuit du 13 au 14 novembre. « Il prend effet immédiatement sur l’ensemble du territoire métropolitain et en Corse », précise l’Elysée dans un communiqué (à consulter ici) à l’issue du Conseil des ministres. François Hollande a expliqué que « la circulation pourra être interdite » dans certains quartiers et que « des perquisitions pourront être menées » partout en France.

Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en œuvre dans l’ensemble des communes de la région parisienne. Les personnes considérées comme dangereuses peuvent désormais être assignées à résidence, les salles de spectacle et de réunion peuvent être fermées et des perquisitions menées sous simple autorité administrative. Tous les équipements de la Ville de Paris seront fermés samedi, a également annoncé la mairie de la capitale dans un tweet, tôt ce samedi matin. Les Parisiens sont invités à rester chez eux et tous les établissements scolaires et universitaires d’Ile-de-France resteront fermés ce samedi.

Une procédure rarissime

L’état d’urgence est une procédure rarissime instaurée en 1955, au début de la guerre d’indépendance de l’Algérie et réutilisée lors des émeutes des banlieues en 2005. Il permet aux autorités « d’interdire la circulation des personnes ou des véhicules », d’instituer « des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé » et d’interdire le séjour dans une zone géographique « à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics », selon la loi de 1955 qui l’a créé.

L’état d’urgence permet aussi au ministre de l’Intérieur d’assigner à résidence toute personne « dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre publics ». Les autorités peuvent ordonner la fermeture provisoire « des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature » et interdire « les réunions de nature à provoquer ou à entretenir le désordre ».

Une première depuis 2005

Les autorités peuvent aussi « ordonner la remise des armes » par leurs propriétaires. Le décret instaurant l’état d’urgence peut permettre « des perquisitions à domicile de jour et de nuit », ainsi que des « mesures pour assurer le contrôle de la presse » et des médias. Les autorités ont également annoncé la fermeture de tous les établissements scolaires de la région parisienne samedi et l’annulation de tous les voyages scolaires ce week-end en France.

L’état d’urgence est déclaré par décret en Conseil des ministres. Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement. La loi autorisant la prorogation de l’état d’urgence fixe sa durée définitive.

Plusieurs fois mis en œuvre durant la guerre d’Algérie, l’état d’urgence n’a été décrété que deux fois depuis : en 1985, en Nouvelle-Calédonie, lors des affrontements qui avaient alors touché l’archipel, et en 2005, face aux émeutes dans les banlieues.

En 2005, les mesures que permet l’état d’urgence ont été, en fait, peu appliquées : sept préfets ont pris des arrêtés de couvre-feu, et dans 23 départements, a été interdite la vente au détail de récipients transportables de carburant et de matières inflammables.

Rétablissement des contrôles aux frontières

Seconde annonce du président, le contrôle des frontières, « pour que personne ne puisse venir commettre d’autres actes sur notre territoire », a-t-il expliqué, mais aussi « pour que personne ne puisse en sortir, s’échapper ». On pense bien sûr aux terroristes qui ont commis ces attaques, ce vendredi soir.

Le ministère français des Affaires étrangères a en revanche précisé par la suite qu’aux frontières terrestres, « des contrôles sont effectués aux points de passage routiers, ferroviaires, maritimes et aéroportuaires. […] Les aéroports continuent de fonctionner. Les liaisons aériennes et ferroviaires sont assurées », a expliqué le Quai d’Orsay.

Des milliers de policiers et gendarmes mobilisés

C’est une mobilisation d’ampleur qui a été mise en place face à ces attaques, avec près de 4 000 policiers et gendarmes, pour mener les opérations contre les terroristes, sécuriser la ville et mener en parallèle les premières investigations. Quelque 1 500 militaires ont également été déployés en renfort sur la région parisienne, a fait savoir la présidence de la République. La cellule de crise interministérielle a aussi été réactivée, tous les services de l’Etat concernés rassemblés au ministère de l’Intérieur pour coordonner les décisions.

Un conseil de Défense est également prévu ce samedi 14 novembre à 9h. François Hollande va réunir ses conseillers. Son chef d’état-major particulier sera également présent. Les ministres concernés, Jean-Yves le Drian et Bernard Cazeneuve, doivent décider de la réponse à apporter aux attentats. La question en suspens, c’est comment va s’articuler l’action de l’armée avec les forces de sécurité intérieure autour de l’état d’urgence à lancer. Les militaires peuvent être employés dans le cadre de contrôles de zones, de bouclage de certains secteurs.

Vendredi soir, quelques minutes après les attentats, c’est la force de réaction rapide, la réserve d’urgence de l’opération sentinelle Vigipirate, qui a été activée. 400 hommes étaient immédiatement disponibles, puisqu’ils participaient en fait déjà à la mission. Ils ont quitté leur lieu d’hébergement avec leurs armes et leurs gilets pare-balles pour renforcer la sécurité dans les Xe et XIe arrondissements et se sont déployés aussi dans la nuit sur plusieurs lieux sensibles de la capitale. Dès aujourd’hui, 1 500 soldats supplémentaires vont prendre le train ou l’avion pour rejoindre Paris.

Enfin, si d’une manière ou d’une autre un lien est établi entre les commandos qui ont frappé Paris et d’éventuels commanditaires en Syrie, il est fort probable que l’armée française tentera de les neutraliser au plus vite en Syrie. C’est l’une des justifications politiques del’intervention française dans ce pays. De ce point de vue, la France pourra compter sur l’aide des Etats-Unis. Barack Obama et François Hollande se sont d’ailleurs entretenus par téléphone et le président américain a fait part de son soutien au peuple français, annonçant une coopération renforcée contre le terrorisme.

« Nous savons qui ils sont »

François Hollande a laissé entendre que les autorités connaissaient l’identité des assaillants. « Nous savons qui ils sont », a déclaré le chef de l’Etat, qui assure que « toutes les forces possibles » ont été mobilisées pour sécuriser les quartiers touchés par ces attaques.

François Hollande a enfin appelé les Français à l’unité et à la force. « Face à la terreur, la France doit être forte et ferme », a déclaré le chef de l’Etat. Le chef de l’Etat a annoncé qu’il ne participerait pas au G20. Il sera représenté par le ministre des Affaires étrangères et du Développement international et par le ministre des Finances et des comptes publics.

 

Source: RFI

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