Après l’attentat à la voiture piégée qui a visé le camp du MOC à Gao et qui a fait 77 morts et 115 blessés selon un bilan officiel, plusieurs questions taraudent les esprits des uns et des autres. Comment cela a-t-il été possible, comment le véhicule piégé a-t-il pu franchir le camp et comment les auteurs sont parvenus à choisir le moment idéal de rassemblement des éléments pour commettre leur ignoble forfait et faire le maximum de victimes? Ce qui pousse certains à privilégier la thèse d’une complicité au sein même du MOC.

Comment le véhicule piégé a-t-il pu pénétrer  dans le camp  du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) qui regroupe en son sein, l’armée malienne, les ex-rebelles et les combattants de la plateforme ? Certaines sources sécuritaires ont révélé la similitude entre le mode opératoire de cet attentat et celui de l’attaque de l’aéroport de Gao en fin novembre 2016. Une attaque également revendiquée par le groupe terroriste Al-Mourabitoune.

Selon des sources sécuritaires, le véhicule piégé a, en effet, été maquillé aux couleurs du MOC. Toute chose qui pousse certains à penser qu’il y avait des complicités au sein du MOC pour cette attaque.

Malgré l’union sacrée que les uns et les autres ont promise après cet attentat, de nouveaux affrontements se sont produits le samedi dernier à Kidal entre groupes signataires de l’accord, selon le Groupe d’Auto-défense Touareg Imghad et Alliés (Gatia).

En effet, un poste du GATIA près de Tin-Assako, dans la région de Kidal a été attaqué samedi, a affirmé à l’AFP, le secrétaire général du Gatia, Fahad Ag Almahmoud, accusant les éléments de la CMA d’être les auteurs.

Au Nord du Mali, des zones entières échappent encore au contrôle des Forces  Armées Maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières malgré la signature de l’accord de paix, censé mettre fin à la crise.

Cet attentat de Gao ne vient-il pas de remettre en cause  les patrouilles communes qui étaient en train de rétablir la confiance entre les groupes armés et l’armée malienne ?

Souleymane Birama Minta

Source: Tjikan