L’attentat à la voiture piégée d’hier au Camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao est un véritable carnage, voire une boucherie. Le gouvernement établit un bilan provisoire de 60 morts et 115 blessés.
Carnage ! Boucherie ! Les qualificatifs sont multiples pour évoquer l’attentat à la voiture piégée qui a frappé, hier mercredi 18 janvier aux environs de 9 heures, le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao. Prévu dans l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, le MOC regroupe les soldats des FAMA et les combattants des groupes armés. La forte dénotation a été entendue à plusieurs endroits de la ville de Gao. Les écoliers ont été renvoyés à la maison. Des images insoutenables sont diffusées sur les réseaux sociaux.
Le Gouvernement a fait part d’un bilan de 60 morts et 115 blessés. Juste après la session hebdomadaire du Conseil des Ministres, le Président de la République, a décrété un deuil national de trois jours. Une délégation gouvernementale conduite par le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, a été dépêchée sur les lieux.
Dans un communiqué, la Médiation Internationale et les Parties Signataires de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, condamne un attentat lâche et meurtrier et demande l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur cet acte barbare. Pour sa part, la France a dans une déclaration, condamné avec la plus grande fermeté cette attaque avant d’appeler les parties à maintenir leur engagement dans le cadre du processus de paix. « Cette attaque vise clairement à contrecarrer les efforts en faveur de la stabilité et de la sécurité des populations et à saper la confiance entre les signataires de l’Accord d’Alger. La France est déterminée à lutter contre tous ceux qui entravent le retour de la paix au Mali. Elle appelle les parties à maintenir leur engagement dans le cadre du processus de paix ».
Cet attentat qui est le plus meurtrier dans l’histoire du Mali, a été revendiqué par le groupe terroriste Almourabitone de l’algérien Moktar Ben Moktar, selon un communiqué publié par le site mauritanien Alakhbar.
Le Mouvement Almourabitone a procédé à un vaste recrutement au sein de l’ex-MUJAO (Mouvement pour l’unicité du Jihad en Afrique de l’Ouest). Les auteurs de cet attentat viennent de frapper un grand coup médiatique, quelques jours seulement après l’organisation réussie du Sommet Afrique-France ayant réuni à Bamako autour des Présidents IBK et Hollande, plus de 35 chefs d’Etat et de gouvernement.
Daouda T. Konaté
Source : Le Challenger