Bamako, aussi appelé ville des trois caïmans abrite, au quotidien, des pratiques attentatoires aux bonnes mœurs du pays. Un cas similaire vient, à nouveau, d’être découvert sur le grand marché de la capitale malienne.
Des tables de vente des marchandises ; des chaises d’autrui passant par les devantures des boutiques continuent d’être nuitamment transformés en lieu d’ébat sexuel par des fornicateurs. En lieu et place des boites de nuit et des bars, des filles se livrent à des prostitutions en plein cœur du grand marché de Bamako. Elles le font en complicité avec certains agents chargés de veiller nuitamment sur cet endroit public. Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 novembre 2021, sept (7) filles ont été mises aux arrêts par les éléments de police du 1er Arrondissement de Bamako. Dans une vidéo qui nous est parvenue, le même soir aux environs de 1H du matin, on identifie des préservatifs et autres choses déjà usés et jetés sur des tables de vente des commerçants. Ces pratiques se passent tard la nuit, pendant que les commerçants se trouvent chez eux à la maison. Selon le commissaire de police du 1er Arrondissement de Bamako, Abdrahamane Alassane Maiga, ce n’est pas la première fois qu’une telle opération soit effectuée par ses éléments. « L’arrestation des filles au niveau de Dibidani du grand marché de Bamako est une réalité. Cela fait la troisième ou quatrième fois que mes éléments procèdent à l’arrestation des filles se prostituant en plein cœur du grand marché », indique le commissaire. Celles qui viennent d’être arrêtées sont au nombre de sept (7), suivant ses propos qui soutiennent : « Ce sont des filles démunies connues par les hommes qui les fréquentent jusqu’à cet endroit. Ces filles, de même que ceux qui leur fréquentent, savent que c’est difficile de les voir, parce qu’ils font leurs sales besoins à des droits cachés du marché. C’est difficile de les voir, mais les gens leur surprennent parfois ».
Ce sont des gens qui se mettent à courir une fois qu’ils sont surpris, ajoute le commissaire. « Ces filles et hommes n’ont pas besoin de prendre des chambres, ils satisfont leur besoin sur des tables du marché. Ces pratiques détruisent nos mœurs, voire l’image même du pays », manifeste Abdrahamane Alassane Maiga. D’après lui, certaines parmi elles sont immédiatement mises sous mandat de dépôt après leur arrestation. Mais par contre, explique-t-il, d’autres sont malheureusement lâchées. Aux dires du commissaire, « il y en a qui peuvent passer une semaine à la disposition de la justice, sans que leurs parents ou connaissances ne passent un simple coût d’appel téléphonique pour savoir où est-ce qu’elles se trouvent. En fait, personne ne vient les chercher quand elles sont arrêtées. Ce sont vraiment des filles démunies ».
Dans son intervention, le commissaire déplore le manque de collaboration des commerçants pour juguler le fléau. Il trouve que ces derniers ne réagissent pas après s’être aperçus de la souillure de leurs tables par les prostituées et leurs clients. « Les commerçants ne collaborent pas, ils se contentent juste de leur vente après constat des faits sur le lieu de la vente. Ces filles filent, précise le commissaire, un peu d’argent aux gardiens chargés de veiller sur le marché, pour pouvoir se prostituer au niveau de cet endroit ». Ces pratiques se faisaient au niveau du marché rose. Mais les pressions ont fait que cela est cessé, renchérit Abdoulaye Fofana dit 120.Après avoir quitté là-bas, les filles et leurs clients se permettent, en ce moment, de traiter leurs sales affaires au niveau du marché Dibidani et de la gare du chemin de fer de Bamako. Elles le font en connivence avec les agents, répété le président de l’association Action pour Intérêt du Peuple qui était aussi présent lors de l’arrestation des filles.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS