10 jours après l’attentat terroriste qui a frappé la ville de Grand-Bassam, en République sœur de Côte d’Ivoire, le 13 mars dernier, le Collectif des artistes maliens, présent à la 9e édition du Marché des arts du spectacle africain (MASA) 2016, tenu du 5 au 15 mars dernier, exprime sa compassion au peuple ivoirien. À cette occasion, le collectif a organisé, hier, un point de presse pour dénoncer le nouveau barbarisme qui n’a pas de frontière.

La conférence était animée par le président dudit collectif, Djibril Barry, en présence d’Adama Traoré de l’association culturelle malienne Acte sept et de Many Ansar, promoteur du festival sur le Désert à Tombouctou.
Étaient également présents, des artistes comme Mahamoudou Soumounou dit Mylmo; Naba Traoré, Cheick Tidiane Seck…
Après ses mots de bienvenue, M. Barry a, au nom de l’ensemble des artistes maliens présents au MASA 2016, présenté sa compassion à l’endroit du peuple frère de la Côte d’Ivoire avec lequel nous partageons la même histoire. Il a présenté les condoléances des artistes aux familles des disparus avant de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés. Pour lui, la Côte d’Ivoire, locomotive de l’économie ouest-africaine, a un peuple courageux qui saura rapidement se rétablir de ce ‘’petit attentat’’ pour poursuivre son chemin.
« Le Collectif des artistes condamne fermement cet acte barbare à Grand-Bassam et exprime sa compassion au peuple ivoirien », a-t-il indiqué.
Le MASA, selon lui, était malien, au regard du nombre d’artistes et d’artisans de notre pays invités et programmés lors de ce rendez-vous culturel chez le voisin ivoirien.
Many Ansar, qui a associé sa voix à celle de M. Barry, a partagé la douleur du peuple de la Côte d’Ivoire tout en les rassurant du soutien des artistes et artisans de notre pays. Cependant, au regard de ce qui est en train de se dessiner, il a mis en exergue son inquiétude face à une stigmatisation vis-à-vis des ressortissants maliens en Côte d’Ivoire.
« Quand l’autre jour, j’apprenais que quatre «tuteurs» des terroristes, qui ont attaqué le dimanche 13 mars dernier la plage de la ville balnéaire de Grand-Bassam, ont été arrêtés et que trois sont de nationalité malienne, j’ai commencé à avoir peur d’une stigmatisation de nos ressortissants », a-t-il soutenu. Selon lui, une telle démarche n’aiderait pas à réussir le combat contre le terrorisme dans la sous-région, car ‘’nous (Maliens) sommes victimes du terrorisme plus que tous. Nous ne pouvons pas être exportateurs de violence (de terroristes)’’.
Naba Traoré a émis un message de paix : « je demande à tous de ne pas se laisser envahir par la peur. Faisons en sorte que le terrorisme ne gâche pas les relations historiques et séculaires qui lient nos deux peuples ». Elle reste convaincue qu’ensemble, main dans la main, nous pouvons vaincre le fléau de terreur.
Face au terrorisme, les artistes ont invité à privilégier d’autres moyens en plus de la voix des armes. En tout cas, depuis le début de la crise dans notre pays, les artistes n’ont pas cessé de se mobiliser, à travers des rencontres, des échanges sur les réseaux sociaux et des concerts afin de donner la vraie information sur la réalité de ce conflit. Toute chose qui a permis à une bonne compréhension dans certains milieux surtout européens. Ils ont aussi plaidé pour un monde plus juste en vue de réduire certaines frustrations qui ne feront que grossir les rangs de ces fous de Dieu.

Par Sidi Dao

Source: info-matin