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Attaque des villages de Sama et Sama Kanda : le cauchemar des habitants

Les villages de Sama et Sama Kanda situé dans la commune de Ségué, ont été contraints de quitter leurs villages respectifs sous l’ordre des terroristes le 06 octobre 2033. Après avoir trouvé un refuge dans les villages environnants, ces fugitifs, sous l’anonymat, décident d’extérioriser leur cauchemar.

Sama et Sama Kanda ont été brûlés au même moment par les terroristes. Un souvenir horrible pour les habitants qui ne s’attendaient vraiment pas à cette tragédie.

Selon le premier témoin que nous avons approché, les terroristes sont venus deux à deux à bord de plusieurs motos vers les environs de 17h à 18h. « J’étais souffrant et j’étais parti pour me soigner au CSCOM. C’est étant là-bas que j’ai vu les terroristes passer. Ils étaient très nombreux. Je n’avais pas prêté attention, car pour moi c’était un passage nocturne. C’est après que j’ai su qu’ils allaient s’en prendre à mon village en brûlant tout » a indiqué ce témoin. Tout en ajoutant qu’il a tout de suite caché sa moto pour marcher discrètement afin d’atteindre un autre village. Car, dit-il, s’ils avaient entendu le bruit de sa moto, il était un homme mort et c’est le lendemain, qu’il est venu discrètement chercher la moto.

« Quand ma femme et ma maman sont venues chercher refuge, j’ai constaté qu’elles n’avaient rien pu prendre dans la maison, car les terroristes ont brûlé tout, même mes dossiers, mes attestions, ma carte Nina, biométrique et ma carte d’identité. Je n’ai rien pu avoir. Ce que j’ai c’est ma moto, et l’habit que je porte. Je n’arrive toujours pas à croire que mon village soit parti en fumé si facilement » déplore ce villageois les yeux pleins de larmes.

La partie qui lui a le plus marqué dans toute cette histoire, martèle-t-il, c’est que toute son économie est partie avec. Cela faisait 05 mois qu’il n’avait pas touché son salaire, après le paiement, il a gardé l’argent dans sa maison et tout a été brûlé par ces hommes sans foi ni loi.

Le deuxième témoin quant à lui, a indiqué, que les terroristes sont venus le trouver à la maison et lui ont ordonné de quitter la maison. « Le gars m’a dit, j’ai entendu que votre village est beau, je vois que c’est vrai, ta maison est très jolie. Ensuite, il m’a ordonné de détacher mes moutons et de quitter le village, car l’heure approche. Je n’avais pas conscience de l’heure à laquelle il faisait référence, c’est après que j’ai su qu’ils avaient une heure fixe pour mettre le feu dans notre village. J’ai pris mon sac où j’avais un-peu d’argent, j’ai donné cela à ma petite fille, voyant l’arme des terroristes, elle a eu peur et a donné le sac aux terroristes avant de s’enfuir » nous relate notre témoin.

Selon ce dernier, c’est seulement ses moutons qu’il a pu avoir comme biens, le reste a été récupéré ou brûlé par ces hommes armés.

Un autre témoin laisse entendre que les deux personnes qui sont venues chez lui ont ordonné de prendre tout ce qu’il peut prendre comme affaire et de vite quitter les lieux.

« Quand ils m’ont dit cela, j’ai pris mon tricycle, j’ai pris tout ce que je pouvais prendre et j’ai quitté les lieux avant leur dégâts » nous a narré ce troisième témoin.

Ces habitants nous relatent qu’après avoir mis le feu dans le village, les terroristes ont également placé des explosifs partout pour les empêcher de revenir.

« Un des nôtres avait laissé sa maman dans le village, le lendemain, il est venu discrètement récupérer sa maman avec de la charrette, sur la route leur charrette a explosé sur un EEI. Quand je me suis approché, la maman était déjà morte, le gars, lui était blessé, mais pas mort, je voulais le transporter pour des soins, mais quand j’ai entendu, le bruit des terroristes, j’ai fui, le lendemain j’ai appris que le gars est décédé lui aussi » nous dit tristement ce témoin.

Trois autres personnes ont aussi été victimes des EEI lorsqu’elles voulaient discrètement venir récupérer leurs biens, c’est là que les villageois ont compris que leurs villages étaient entourés d’explosifs pour les empêcher de revenir.

Après cet acte, les déplacés ont trouvé refuge jusqu’à Bankass, d’autres à Gonbossagou ou à Ségué. Ils disent ne pas avoir d’autres options, car ceux qui s’entêtaient à partir dans le village le plus proche qui est Yelé ont été encore pourchassés avec des fouets par des terroristes pour qu’ils ne puissent pas partir là-bas.

Notons que pour le moment, ni les militaires, ni les chasseurs, ne sont partis sur les lieux. À l’approche de la récolte, ces villageois contraints de quitter leur terroir demandent de l’aide à l’Etat afin que des militaires puissent les aider à faire la récolte.

Tioumbè Adeline Tolofoudié

Source : LE PAYS

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