Le 2 avril au petit matin, entre 100 et 200 assaillants lourdement armés montaient à l’assaut du camp des casques bleus de la MINUSMA d’Aguelhok. Leur objectif était clair : détruire la garnison, tuer tous ses occupants. Pourtant, grâce au courage des défenseurs, l’agression fut repoussé laissant de nombreux djihadistes au sol.
Devant cette violation si flagrante des droits fondamentaux, les Nations Unies avaient immédiatement exhorté les autorités maliennes à faire la lumière sur cette ignoble attaque terroriste. L’ONU, en la personne de son secrétaire général adjoint, avait rappelé dans des termes très fermes que les attaques visant des soldats de la paix pouvaient constituer des crimes de guerre.
Alors plus d’un mois après les faits, pourquoi l’enquête tarde-t-elle tant à apporter ses premiers résultats? Les autorités maliennes seraient elles réticentes à exposer des conclusions gênantes impliquant des interlocuteurs politiques au fort pouvoir de nuisance ?
En effet, dans leur débâcle les djihadistes du JNIM avaient laissé de nombreuses preuves sur le terrain facilitant d’autant le travail de recherche. Sans surprise, tellement les complicités sont de notoriété publique, des membres de la CMA ont été identifiés parmi les assaillants lors de ces constatations post combats. Bilal Ag Cherrif, leader du MNLA et actuel secrétaire général de la coordination, n’avait d’ailleurs eu d’autre choix que de confirmer, du bout des lèvres, cette participation. Selon ses dires, certains membres de son groupe se seraient trouvés « fortuitement » mêlés au combat.
Ainsi le statut des signataires ne doit plus continuer à servir d’immunité pour ceux qui détournent à leur profit les engagements pris lors de l’accord d’Alger. L’ONU doit donc rester ferme et exiger que soient traduits en justice ceux qui menacent la paix au Mali : les groupes terroristes mais aussi leurs alliés de l’ombre.
Idrissa Khalou
@IKhalou