On l’attendait pour son dernier grand rendez-vous international. Depuis octobre 2014, elle s’était mise en retrait, pris une pause qui commençait à durer. Elle a finalement décidé de ranger les pointes et en a averti la Fédération française d’athlétisme.
Après être devenue mère il y a huit mois, Myriam Soumaré avait repris un semblant d’entraînement mais la motivation ce n’était plus comme avant. « J’ai du du mal à me remettre dans le rythme. Il me manquait la motivation… » dit-elle. Elle devait donc prendre une décision alors que se profilent les JO. « Je n’ai pas vraiment repris l’entraînement et je préfère être honnête plutôt que dire que je m’entraîne…. ».
Finalement, c’est la fin d’une période de sa vie dans laquelle elle a vécu de belles émotions (on se souvient de ses larmes lorsqu’elle a décroché le bronze aux championnats d’Europe en 2014) mais cette championne là a besoin de feeling pour courir. Elle le dit elle même « j’ai beaucoup aimé ce que j’ai fait, j’ai aimé l’athlétisme mais je ne suis jamais vraiment passionnée ».
Malgré tout, elle se dit que, sait-on jamais, l’envie de recourir pourrait revenir, et elle pourrait alors rouvrir la parenthèse parce qu’elle dit avoir encore « de jolis chronos dans les jambes ». Mais pour l’instant, sa vie est ailleurs. Elle ne s’est jamais reposée sur l’athlétisme, et a toujours poursuivi son travail d’assistante-puéricultrice.
Pas étonnant de la part d’une athlète qui a grandi dans une cité du Val-d’Oise et qui est arrivée un peu par hasard, à 18 ans, comme l’a expliqué son premier entraîneur à Sarcelles Olivier Darnal: « Avant elle n’avait absolument rien fait. Lors du premier test, sans pointes, elle m’a fait un chrono de folie, plus rapide que toutes les filles que j’avais entraînées jusque-là….Elle est victime de son don parce qu’absolument pas passionnée par l’athlétisme.
La première année, elle a accepté de s’entraîner une fois par semaine. La seconde, deux fois. Six ans après, elle accepte quatre fois par semaine, c’est tout. Quand elle sort du stade, elle débranche totalement de l’athlétisme ». Si les compétitions lui ont donné de l’adrénaline et si finalement comme elle le dit, elles lui ont permis de vivre « une belle aventure », la dilettante, très souvent le sourire au lèvres, venue à la course presque par inadvertance, manquera quand même au sprint français.
Source : Essor