Lors de la dernière Cour d’Assises criminelles qui se sont déroulées à Bamako sur des faits de terrorisme, on ne remarque que des petits bergers à la barre accusés d’appartenance à des groupes terroristes. Tous jeunes entre 18 et 25 ans.
Pendant plusieurs jours, à la barre de la Cour d’Assises spéciale de Bamako, des jeunes, tous âgés de 18 à 25 ans, accusés d’appartenance à un groupe de combat en relation avec une entreprise terroriste, détention illégale d’arme de guerre, ne semble être que de menus fretins, victimes de l’absence de l’Etat.
Souvent c’est pour se faire de l’argent ou avoir des soutiens en l’absence de l’Etat. Selon certains accusés, lors des procès, pour vivre paisiblement dans les zones sous contrôle djihadiste, il faut être avec eux. L’État est absent. La nature ayant horreur du vide, les terroristes font la loi.
Hassane Djibo, âgé de 19 ans, capturé par la Force Barkhane et livré à la justice malienne. Accusé de détention illégale d’arme et d’appartenance à un groupe terroriste, il raconte : « Ils m’ont forcé à adhérer à leur groupe sans mon consentement. Ils m’ont donné une arme et aussi des chargeurs en gros, un arsenal de guerre. Ils m’ont menacé de me tuer si je le disais à quelqu’un ou pire encore si je jetais leur arme ».
D’autres accusés, tous jeunes et bergers pour la plupart, ont témoigné des mêmes raisons. La peur, la pauvreté, la misère et plus encore, l’oublie du gouvernement, ces jeunes gens sont condamnés à se rallier ou à composer avec les terroristes.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
Source: Mali Tribune