Les Assises nationales de la refondation, initialement prévues en fin décembre 2021 ont été reportées à une date ultérieure. L’annonce a été faite à travers un communiqué signé du président de la Commission des panels, le ministre Zeiny Moulaye, mardi dernier. Ce report a pour but de trouver un consensus plus large entre toutes les forces vives de la nation pour une participation inclusive. Un vœu cher aux autorités de la transition dont la concrétisation sera chimérique. La guerre politique en cours au pays n’est pas celle des principes, mais une guerre de personnes.
Initialement prévues pour le mois d’octobre, les Assises nationales de la Refondation viennent encore d’être reportées (pour la seconde fois) à une date ultérieure.
Cette fois-ci, le motif a été bien précisé. Il s’agit de trouver un consensus plus large pour la participation inclusive.
Pour rappel, certains partis politiques, notamment ceux réunis au sein du Cadre d’échange des Partis politiques pour la réussite de la Transition ont refusé de prendre part à ces rencontres.
Or, ces assises, conformément à ses termes de références visent à échanger sur la vie de la nation dans le but de diagnostiquer la crise multidimensionnelle que le Mali fait face depuis 2012. Ces travaux devraient débuter le 21 décembre prochain avec les représentants de toutes les couches de la nation.
La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir si cet énième report sera le déclic ?
A noter que le Mali est sous la pression de la CEDEAO et l’Union Européenne pour respecter le délai des élections, initialement prévues pour février 2022. Un autre report ne pourra – t- il pas encore faire retarder l’échéance de la transition ?
Surtout que le PM Maïga lors de la rencontre avec la délégation des membres de la CEDEAO a fait savoir que c’est à l’issue des recommandations des Assisses nationales de la refondation, la date des élections seront arrêtées. De ce fait, ces deux reports rendent difficile la nécessité de respecter le délai des élections.
En effet, dans son communiqué le panel des hautes personnalités de la refondation a expliqué la raison du report des ANR pour une seule cause : trouver le consensus le plus large pour une participation, la plus inclusive.
Certes, les concertations avec les forces vives de la nation sont toujours en cours, notamment par le biais du président de la Transition lui-même, le Colonel Assimi Goïta (qui recevra de nouveau la classe politique ce matin à Koulouba). Espérons qu’à l’issue de ces rencontres une nouvelle date soit maintenue pour les ANR.
Ce qui n’est pas évident, car au-delà de certains arguments d’ordre politique, la coalition du refus est désormais engagée dans une guerre de personnes, notamment à l’encontre de l’actuel Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga. Ce faisant, le président de la Transition et le panel des hautes personnalités auront beau développé leur bonne foi dans la quête d’un consensus plus large, ils seront toujours butté au refus de ces protagonistes politiques, qui sont devenus des relais de la CEDEAO afin de faire retarder les échéances, soumettre le pays à de lourdes sanctions ou faire sauter l’actuel Premier ministre. Et la transition ne finira pas de finir.
Par Fatoumata Coulibaly
Source: Le Sursaut