Le garçon a froidement assassiné sa propre mère sans raison apparente. Il a évoqué une maladie mentale qui l’a poussé à agir de la sorte
Le parricide fait partie des infractions rares dans les rôles des sessions de la Cour assises. C’est pourtant pour cette infraction criminelle que MC a comparu devant les juges en milieu de semaine dernière. Selon l’acte d’accusation, ce garçon d’une vingtaine d’années a sauvagement assassiné sa propre mère de sang froid.
L’apparence calme de cet accusé a incité certaines personnes qui assistent au procès de poser la question suivante : comment a-t-il pu commettre un tel crime ? Comme pour dire qu’une telle infraction ne lui ressemblait pas du tout. Une idée que semblait confirmer le certificat médical versé au dossier, sans oublier l’aveu de l’inculpé lui-même qui aurait prétendu avoir perdu la raison au moment précis, où il commettait cet acte odieux. En dépit de tout cela, les jurés se sont montrés plus logiques en conformité avec la loi en lui infligeant la peine de mort.
Décembre 2016 : ce jour-là, aux environs de 9 heures, le garçon s’est réveillé du lit. Comme possédé par une force surnaturelle, il prend un bâton, et se dirige vers la chambre de sa mère. Nous ne savons pas si la vieille dame dormait ou pas. Mais, il est clairement établi que lorsque le fils a fait irruption dans la chambre de sa mère, il l’a trouvée sur place. Sans lui donner le minimum de temps de réaliser ce qui allait lui arriver, le garçon lui a asséné plusieurs coups de bâton sur la tête. La violence avec laquelle il a agi ne pouvait pas permettre à sa mère de survivre. Sous la violence des coups, la pauvre femme s’est écroulée sans pousser le moindre cri. Touchée aux parties très sensibles du corps, la vieille femme est morte sur le champ.
Une des sœurs de l’auteur des faits était la seule personne présente à la maison au moment où ce drame se nouait. Visiblement paniquée à la vue de l’horrible, elle n’a pu qu’alerter que les voisins. Ces derniers ont accouru à la maison où ils ont constaté l’horreur. Ils se sont ensuite saisis de l’auteur des faits avant de l’attacher solidement. Dans la foulée, le garçon est mis à la disposition de la police du 5ème arrondissement de Bamako. Sans perdre de temps, les policiers ont diligenté son dossier pour le conduire devant le parquet du tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako.
La procédure judiciaire a été enclenchée pour qu’à terme MC soit jugé en Cour d’assises. Car l’acte qu’il avait commis est prévu et puni par l’article 199 al 4 et 200 alinéa 1 du code pénal et est susceptible de donner lieu à la peine de mort.
Au cours de l’enquête préliminaire devant le magistrat instructeur, l’accusé n’a pas nié les faits. Mais, il s’est rétracté devant la barre prétextant qu’il ne se souvient plus de rien de ce qui s’est passé. Curieusement, malgré ces déclarations, MC a mis en avance une maladie mentale dont il souffrirait, comme étant la cause de sa réaction vis-à-vis de sa propre mère.
à l’audience, face aux jurés, l’accusé est resté constant dans ses déclarations, sans vouloir invoquer d’autres raisons qui l’ont poussé à agir de la sorte. D’un ton pitoyable, il a manifesté son regret. « Je ne l’ai pas fait intentionnellement. Je l’ai su quand on me l’a expliqué », a-t-il déclaré. Dans la même logique, il a présenté ses excuses à la Cour. « Je vous demande pardon, j’étais malade au moment des faits ». Bizarrement, les jurés n’ont pu avoir aucune explication exacte sur les faits. Raison pour laquelle, ils n’étaient pas convaincus de sa thèse de maladie mentale. Pour la Cour, sa maladie était trop simpliste pour justifier son acte odieux.
Son père présent à l’audience pour témoigner est passé à la barre. Le papa a raconté en détails près l’acte commis par son fils sur son épouse. Tout en pleurs, il ajouta pardonner à son fils.
Le parquet après avoir fait un récit glacial des faits, s’est dit embarrasser dans ce dossier. Pour lui, durant toute la procédure, l’accusé n’a pu donner des explications exactes des faits. « L’accusé me met en doute avec ses explications », a-t-il dit. C’est pourquoi, il a pensé que l’acte a été prémédité.
L’avocat général a estimé qu’il n’y a pas de doute dans la matérialisation des faits.
Dans sa réquisition, le ministère public n’a pas voulu requérir sur la responsabilité pénale face au rapport accablant de l’expertise mentale sur sa lucidité. Raison pour laquelle, le défenseur des citoyens a conditionné sa réquisition à la réponse des questions résultantes des débats sur la santé mentale de l’accusé. Quant à la défense, elle est allée dans le même sens que le parquet par rapport aux facultés mentales de son client. Pour lui également, la réponse sur l’état de santé déterminera l’issue du procès.
Reconnaissant les éléments constitutifs de l’infraction réunis dans les faits, le conseil a focalisé sa plaidoirie sur la démence de son client qu’il dit ne pas jouir de ses facultés mentales au moment des faits. En réponses aux questions résultantes des débats, la Cour a reconnu l’accusé coupable des faits et par la même occasion, elle ne lui a pas fait bénéficier de circonstances atténuantes. Au terme des débats, la Cour a condamné l’accusé Mohamed à la peine de mort.
Tamba CAMARA
..UNE AUTRE PEINE MAXIMALE
cprès le cas MC qui a écopé de la peine de mort, c’est sur le dossier d’un certain ST que les juges ont épluché sans perdre de temps. Tout comme le précédent qui venait d’écoper de la peine de mort, cet inculpé a lui aussi été condamné à la peine capitale. Si MC était accusé pour avoir commis un crime de parricide, ST lui a comparu pour des faits de vol qualifié. Un acte que l’inculpé a commis alors qu’il était membre d’une bande organisée.
Les faits pour lesquels ce jeune homme a comparu ont eu lieu quelque part dans une boutique sise dans un coin de rue du quartier Ouolofobougou-Bolibana, en Commune III du District de Bamako. Ce sont des faits très graves aux yeux de la loi, car ils sont prévus et punis par les dispositions des articles 252 et 253 du code de procédure pénale et peuvent donner lieu à des peines criminelles.
Nous étions courant décembre 2019, vers 19 heures, au quartier de Ouolofobougou-Bolibana, la boutique d’habits appartenant à MAS un commerçant boutiquier relativement bien connu dans le quartier a fait l’objet d’un braquage à main armée par six individus parmi lesquels ST. Pendant que les autres opéraient à l’intérieur de l’échoppe, ST lui montait le guet dans la rue, à quelques mètres des lieux. Dans cette opération, ST était donc chargé de sonner l’alerte en cas d’une présence intruse.
Par la suite, les bandits avaient pu emporter quatre mobylettes Djakarta, parmi lesquelles deux ont pu être récupérées. Après leur forfait, ils furent pourchassés par la clameur publique et s’étaient échappés, à l’exception de ST. Celui-ci avait trébuché pendant qu’ils cherchaient à s’échapper. C’est ainsi qu’il a été interpellé, tabassé et mis à la disposition de la police pour les besoins de l’enquête préliminaire. à l’issue de celle-ci, une poursuite pénale a été engagée et une information judiciaire ouverte contre lui et autres pour des faits de vol qualifié. Nous y reviendrons en détails dans la prochaine parution.
TC
Source : L’ESSOR