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Du sang dans l’oasis : Ce roman dénonce la barbarie des terroristes

Les exactions des terroristes dans notre pays doivent être condamnées. Mais il faut en parler aux futures générations pour l’histoire. Talatou Abdoulaye Maïga, natif de Gao, en a fait son devoir en écrivant le livre intitulé : «Du sang dans l’oasis».

 

Ce roman de 67 pages, traite de la beauté naturelle et sociale de Magna, un village songhay situé à une dizaine de kilomètres d’une ville nommée Ago. L’auteur décrit l’harmonie et la quiétude qui existaientt entre les habitants de cette bourgade depuis les temps immémoriaux, notamment avant l’arrivée des «Kaaba Koyey», en français les barbus.

Ce village accordait une grande importance aux croyances traditionnelles censées les protéger. Parmi lesquelles, l’œil de Dieu, un géant demi-cercle. «Il a été apporté que même en cas de danger, toute personne qui trouverait refuge au côté de l’œil de Dieu était automatiquement sécurisée, c’est-à-dire hors de danger». Le hollay hooray et le tabey kar sont aussi des traditions incontournables dans la vie des habitants de Magna. Le premier est une activité culturelle et éducative tandis que le second est une cérémonie d’initiation à la vie adulte.

Le chef de village de Magna, dont le nom est Sonni est un fervent adorateur des fétiches.

Talatou Abdoulaye Maïga peint les valeurs de notre société basées sur le respect de l’aîné, l’éducation de l’enfant par la communauté, le bannissement de l’égocentrisme au profit de l’intérêt de la communauté.

«Dans le village être égocentrique est synonyme d’être malade, défaillant. Cette défaillance nécessite que l’individu soit traité par la communauté afin qu’il en guérisse», écrit l’auteur.

Le natif de la Cité des Askia met également l’accent sur le rôle des contes dans l’éducation des enfants. Ces récits sont dispensés par la «très méthodique» vieille Jaouja et ses assistantes. Cette bourgade songhoy forme la jeunesse afin de cultiver chez elle la valorisation du bien commun.

L’écrivain, aborde, également, l’implication de la communauté dans la résolution des conflits. «à Magna le problème entre deux personnes ou deux groupes de personnes était toujours traité par toute la communauté». Entre autres sujets abordés, il faut citer les raisons du port du turban en milieu songhay, la problématique de la scolarisation des filles depuis la période coloniale et la réticence d’alors de la population à inscrire les enfants à «l’école des Blancs» et la répression qui en découlait.

Après, Magna basculera dans «la confusion et le questionnement» du fait de l’arrivée des barbus. L’auteur a été directement ou indirectement témoin des «actes barbares et injustifiables» des envahisseurs qui «ont souillé et détruit ses terres».

Cet envahissement des étrangers est venu bouleverser les croyances traditionnelles. Leur terreur poussera la courageuse Zabba, mère d’une des victimes, à proférer des paroles affligeantes à l’endroit des bourreaux de son fils : «Hey ! Vous tous là-bas, Kaaba Koyey, méchants, misérables et méconnaissables individus venus d’ailleurs…».

Leroman salue également la bravoure de Aïcha, une femme qui a subi des coups de fouet pour avoir refusé les avances d’un des chefs des envahisseurs qui commettaientdes forfaitures au nom de la religion.

Dans ce roman, le lecteur découvre plusieurs mots et expressions du songhoy.Talatou Abdoulaye Maïga est professeur d’université et médiateur auprès des tribunaux aux états-Unis où, il réside depuis plus d’une décennie.

Mohamed D. DIAWARA

Source : L’ESSOR

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