En plus du projet de loi des finances 2015, les députés devront examiner des demandes de mise en accusation devant la Haute cour de justice et de levée d’immunité parlementaire
Les députés se sont retrouvés lundi pour la deuxième session ordinaire (première session budgétaire) de cette 5èmelégislature. Pendant 75 jours, les élus vont examiner et se prononcer sur différents projets de loi dont la loi de finances de l’exercice 2015. En plus de ces textes, ils vont mener des actions de contrôle de l’action gouvernementale sous la forme de questions orales, questions d’actualité ou enquêtes parlementaires. Mais avant toute chose, il est prévu qu’ils renouvellent certaines instances du Parlement. Conformément au règlement intérieur, ils vont ainsi renouveler le bureau (le président de l’institution, élu pour la durée de la législature, n’est pas concerné par le renouvellement) et les onze commissions de travail.
Lundi, lors de la cérémonie solennelle d’ouverture, Issiaka Sidibé, le président de l’Assemblée nationale, a insisté sur le fait que notre peuple a plus que jamais besoin d’unité dans l’esprit et de concordance dans l’action.
« La crise institutionnelle et sécuritaire de notre pays est sans précédent par son ampleur, sa complexité et sa qualité. Elle a ébranlé nos institutions, brisé le tissu social et détérioré l’économie de notre pays », a-t-il constaté en se réjouissant du fait que «le dialogue est renoué avec les groupes armés».
Issiaka Sidibé a encouragé l’équipe de négociateurs à redoubler d’efforts pour la recherche de la paix. Pour lui, l’Assemblée nationale a pleinement joué son rôle d’institution démocratique en envoyant des missions d’explication dans certains pays voisins et amis à la suite des événements de Kidal des 17 et 21 mai 2014.
Ces efforts doivent être soutenus d’abord par les Maliens eux-mêmes. Chaque composante de la nation doit jouer sa partition, estimera-t-il tout en assurant que l’Assemblée nationale reste pleinement engagée à apporter sa contribution pour atteindre ce but, conformément à ses prérogatives constitutionnelles.
Sur les négociations d’Alger, Issiaka Sidibé a insisté pour que les négociations obéissent au principe du respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et de la laïcité de l’Etat. Le président de l’AN s’est prononcé contre « la consécration de l’impunité en raison des graves crimes commis dans le Nord du pays », et contre « une prétendue autodétermination ou à une forme quelconque d’autonomie, de fédéralisme ou d’indépendance, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies ». La situation du pays est telle qu’il a besoin d’un accord total sur l’essentiel de tous ses enfants, pour « un Mali unifié, un Mali pacifié, un Mali démocratique et républicain, un Mali laïc ».
Issiaka Sidibé a averti ses collègues que « les débats de cette session seront également enrichis avec l’examen de dossiers de demandes de mise en accusation devant la Haute Cour de Justice et de levée de l’immunité parlementaire d’un député ».
Les élus auront également l’occasion d’œuvrer au renforcement de leurs capacités en raison notamment du renouvellement de l’Assemblée nationale à plus de 80%.
Le premier responsable du parlement a salué, par ailleurs, les efforts de la diplomatie parlementaire. « L’Assemblée nationale était présente à toutes les rencontres statutaires de l’Union des parlements africains (UPA), de l’Union parlementaire des Etats membres de l’OCI (UPCI) et de l’Union interparlementaire (UIP) », dira-t-il.
Tout en saluant la présence dans la salle d’une délégation de l’Assemblée nationale tchadienne, en visite de travail dans notre pays, le président de l’Assemblée nationale a informé les élus de la suppression du visa d’entrée pour les Maliens au Tchad.
Il a ensuite réitéré la détermination de la représentation nationale à accompagner l’exécutif dans la défense des intérêts fondamentaux de notre nation et pour l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens.
source : essor