de l’armée russe, le débat devrait animer les coulisses de l’Assemblée générale des Nations unies, qui s’est ouverte dimanche 18 septembre à New York. Le gouvernement ukrainien va en effet s’appuyer sur ces révélations macabres, à l’origine de multiples condamnations en Europe et aux Etats-Unis, pour plaider en faveur de la création d’une nouvelle cour internationale chargée de juger les crimes d’agression.
La présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne a apporté son soutien à cette perspective, même si elle est encore loin d’être consensuelle, en particulier en Europe. Certains pays, dont la France, entendent privilégier la Cour pénale internationale, à La Haye, compétente pour juger les crimes contre l’humanité, de génocide et de guerre, mais pas, à ce stade, les crimes d’agression.
Les délégations devraient également poursuivre les efforts entrepris pour continuer à débloquer les exportations ukrainiennes de céréales
Deux autres sujets devraient être au cœur des discussions onusiennes. La sécurisation de la centrale nucléaire de Zaporijia, pour commencer : après une mission sur place, l’Agence internationale de l’énergie atomique – une entité onusienne – préconise de démilitariser la zone occupée par les troupes russes, afin d’éviter que les combats ne l’endommagent davantage. Les différentes délégations devraient également poursuivre les efforts entrepris, sous l’égide de l’ONU (et de la Turquie), pour continuer à débloquer les exportations ukrainiennes de céréales. Par mer ou par voie terrestre, quelque dix millions de tonnes auraient pu quitter le pays ces derniers mois. La question est de grande importance, afin de limiter la flambée des prix, voire le risque de pénurie dans les pays très dépendants des exportations ukrainiennes et russes.
Par ailleurs, le Mexique a annoncé son intention de proposer à l’ONU un plan de paix, censé mettre un terme aux combats. Lors de la fête nationale du pays, vendredi, le président, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), a appelé de ses vœux la création « immédiate » d’un « comité pour le dialogue et la paix », composé du premier ministre indien, Narendra Modi, du pape François et du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
« Amlo » fustige l’«inefficacité politique » de l’ONU
L’initiative, qui sera portée devant l’Assemblée générale par son ministre des affaires étrangères, Marcelo Ebrard, vise « une cessation immédiate des hostilités en Ukraine et le début de pourparlers entre le président Zelensky et le président Poutine », ainsi qu’une « trêve d’au moins cinq ans ». Dans son discours, le président mexicain a critiqué le rôle joué par l’ONU dans le conflit en Ukraine, restée, selon lui, « inactive et effacée, en proie à un formalisme et à une inefficacité politique qui la cantonnent dans un rôle purement décoratif ». Il s’en est pris aussi au « comportement encore plus répréhensible des grandes puissances qui prennent position sur le conflit uniquement pour servir leurs propres intérêts ».
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Source: Le Monde