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Assassinat du commissaire Issiaka Tounkara : Les syndicats de la police crient à la trahison

Le Syndicat national de la Police (Synapo) a crié à la trahison de leurs frères d’armes. Ils l’ont fait savoir à la faveur d’une conférence de presse, ce mardi 24 septembre 2019, à la direction générale de la police nationale.

 

Les raisons de la colère ont mûri du côté des syndicats de la police nationale. Avec un ton fulminant, les limiers ne sont pas allés avec le dos de la cuillère. En effet, ils pensent que le commissaire de Niono, Issiaka Tounkara, a été victime de trahison de la part de leurs frères d’armes et des autorités locales de Niono. Et pour cause. Lorsque la population prenait d’assaut le commissariat, expliquent-ils, la gendarmerie et le camp de garde ont été appelés. Malgré leur situation à quelques encablures du commissariat, les gendarmes et les gardes ne sont venus au secours.

Pour animer cette conférence de presse, le porte-parole des syndicats de la police nationale, Abdourahamane Alassane, non moins secrétaire général du Syndicat national de la Police (Synapo), avait à ses côtés Aboubacar Keïta, Tiékouta Kanté, Josué Kamaté, Attaher Ag Elmehdi, Cheickna H Diakité, Aïssata Touré, Coumba Traoré.

Aux yeux d’Abdourahamane Alassane, c’est une histoire banale qui les a conduits à cette situation. « C’était juste un contrôle de vignette organisé par la marie. La police est requise par d’autres services pour les appuyer et faire des interpellations, même dans les opérations de la douane », dit le conférencier, d’entrée.

Pour lui, tout est parti d’un contrôle de vignette au court duquel un motocycliste aurait son pied cassé par le fait d’un flic. Donc, ajoute-t-il, la population a exigé le départ du commissaire.

A en croire l’interlocuteur du jour, la population a pris d’assaut le commissariat et brûlé tous les matériels de l’Etat ; les badauds ont endommagé  les véhicules de l’Etat et ceux des particuliers en blessant des policiers.

Le commissaire principal Tounkara n’a pas omis les qualités du regretté commissaire « Ce commissaire est plus que patriote parce la population avait  tous les matériels de guerre, mais il a demandé à ses éléments de ne pas tirer, même quand il a été atteint par balle, il leur a intimé l’ordre de ne pas tirer pour le sens élevé du devoir envers la nation », a expliqué le conférencier.

Les syndicats de la police veulent que la justice soit rendue, que le droit soit dit pour la mémoire de « ce vaillant homme ». Pour cela, ils exigent qu’une enquête judiciaire soit ouverte pour que tous les coupables et complices de cet assassinat soient interpellés et envoyés devant les juridictions compétentes, la réhabilitation du commissariat, l’élévation du commissaire au grade supérieur conformément au statut. S’y ajoutent le dédommagement des matériels et des victimes, la reprise des activités au commissariat de Niono.

A noter que la marche qui était prévue pour le vendredi 27 septembre, en avortant s’est muée en sit-in au terme duquel les gardiens de la paix ont remis leur déclaration au directeur général de la police nationale, Moussa Ag Infahi.

Bazoumana KANE

Le Prétoire

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