Arrêté le 15 janvier 2013 quelques jours seulement après le début des hostilités contre les terroristes, Ousmane Yattassaye passera une nuit à la brigade de Niono avant d’être enlevé et porté-disparu. Depuis, c’est des soupçons et des suspicions qui font pignon sur rue. Cependant un commerçant, un banquier et un honorable député sont régulièrement cités. Même si aucun d’eux ne semble se sentir concerné.
Aux premières heures du putsch, des hommes politiques et leaders avaient fait l’objet d’arrestation par la junte. Dans ce lot, les gens avaient été surpris de voir un banquier bon teint. C’était la consternation mais il faut dire que ce n’était pas fortuit, il y avait matière à élucider.
S’enrichir et à tout prix semble le dada de certains au Mali. Alors, tous les moyens sont bons pour parvenir à ses fins. Du vol à la gabegie en passant même par des accointances avec les rebelles ou les terroristes. Ami et allié des uns, finalement ennemi juré de tous, Ousmane a eu une fin tragique. D’où depuis la consternation au sein de l’association des diawambés (djokaramé) qui n’entend pas laisser cet assassinat crapuleux sans éclaircissement. C’est pourquoi, plainte fut déposée contre X par un pool d’avocats pris pour la cause.
En attendant le procès, il est important de savoir les relations qui liaient le défunt aux trois gros bonnets. Jeune et très courageux, Ousmane se battait pour sa survie. Par sa pugnacité, il est parvenu à se créer des réseaux d’amis ou d’ennemis.
AVEC LE COMMERÇANT
Natif de Niono, Ousmane intègre petit à petit le monde des affaires. Ainsi, il se serait intéressé d’abord au monde du bétail. En ce moment, cette gestion était assurée par le commerçant qui semblait le gérer mal. Ambitieux, il parvient à se créer son réseau pour mettre finalement le vieux commerçant en difficulté. Et depuis, il était le chef du « garbale » : aire de vente des animaux.
AVEC LE DEPUTE ET LE BANQUIER
Membre de la même famille que le banquier, le député et le banquier étaient parvenus à apprivoiser Ousmane. Ainsi, il aurait bénéficié d’un appui financier qui se serait élevé jusqu’à environ 700 millions. Pourquoi ?
Parce qu’Ousmane s’est lancé dans le carburant. Dans cette autre affaire, Ousmane, nous dit-on, semblait parvenir à entrer en contact avec d’abord les rebelles du MNLA et puis enfin avec les groupes terroristes djihadistes. Lesquels étaient fournis en carburant. Au service de qui ? Et les dividendes ? Nous y reviendrons.
Quoi qu’il en soit, Ousmane a disparu et de façon tragique. Pourtant son dernier appel téléphonique avant sa mort certaine, se serait effectué, semble-t-il avec l’un de ces hommes accusés à tort ou à raison. Depuis, ce sont les trois gros bonnets avec leurs acolytes qui sont sur la sellette.
A suivre donc !
B. DABO
Envoyé spécial à Niono
Source: Zénith Balé