L’insécurité continue à faire parler d’elle au Centre du pays. Au moment où le Premier Ministre, Dr Boubou Cissé, y est en déplacement pour un retour espéré de la paix et la stabilité, des individus mal intentionnés perturbent sciemment le sommeil des populations locales.
L’état actuel du Centre du pays est, au plan sécuritaire, abominable. Nonobstant les efforts appréciables déployés par le nouveau Gouvernement conduit par le Technocrate Dr. Boubou Cissé, le phénomène d’insécurité, empiré par la politique de diviser pour mieux régner de l’ancien PM Soumeylou Boubèye Maïga, semble loin d’être un triste souvenir. Comme annoncé dans notre parution n°2024 du vendredi 2 août 2019, d’autres cas d’exactions sommaires ont eu lieu durant fin juillet au Centre du pays. Selon nos informations reçues auprès du Porte-parole du mouvement d’autodéfense dogon, Dan Ambassagou, Marcel Gunguéré, 18 civils ont été froidement tués et plus d’un millier de têtes de bétail emportées lors de deux attaques à Goundaka et à Ibi Kara, deux localités situées dans le Centre du pays, Région de Mopti. Qualifiées d’attaques «criminelles et barbares», les deux opérations horribles ont eu lieu respectivement, mardi 29 et jeudi 31 juillet derniers.
La première qui a eu lieu le mardi, dans l’après-midi, a fait un bilan de 7 personnes égorgées, en provenance du marché hebdomadaire, de Fatoma et 4 autres ont été enlevées. «Les corps de nos parents restent toujours en décomposition dans la nature», a déploré le Porte-parole de la milice d’autodéfense dogon.
La seconde attaque qui a eu lieu le jeudi dernier, toujours dans l’après-midi, s’est aussi soldée par un bilan de 11 morts parmi les forains en provenance du marché de Sangha, 4 blessés et 3 autres enlevés. «Les combattants de Dan Na Ambassagou ont été sollicités pour sécuriser les autres marchands. Lorsque nos Hommes sont arrivés, les assaillants ont été obligés de se replier. Dans leur fuite, ils ont emporté plus d’un millier d’animaux dans les villages de Diankabou et Singuinmana», a-t-il relaté avant de rajouter: «Pour éviter une éventuelle collision malheureuse, nous avons invité nos combattants à regagner leurs bases.
Face à ces situations, la Communauté Dogon reste indignée par le silence des Autorités et de la Communauté internationale et exige une réaction responsable de leur part. Car, aucune vie n’est supérieure ou inférieure à une autre».
Face à cette situation, devenue presque quotidienne dans la Région, lemouvement Dan Na Ambassagou, après avoir condamné ces attaques, a invité les Autorités de Bamako à ouvrir une enquête pour traquer et punir les auteurs de ces crimes et aussi les FAMA à prendre toutes les dispositions nécessaires pour être plus opérationnelles et plus prompts face aux sollicitations des populations locales, avoir une meilleure collaboration avec les chasseurs guerriers et toutes les composantes de la population sur le terrain. Ce, afin de mieux réussir leur mission de sécurisation. Et, également, le groupement a exhorté les leaders de la Communauté peulh à œuvrer à la paix dans la sincérité , à respecter leurs engagements et se mobiliser pour que la paix soit une réalité le plus vite possible pour le bien-être de toutes les Communautés de la zone.
Seydou Konaté
Source: LE COMBAT