Le code communautaire de l’artisanat de l’UEMOA et la relecture des textes du Réseau des chambres de métiers amènent des changements majeurs dans l’architecture organisationnelle de l’artisanat, auxquels les artisans vont devoir se conformer
L’Assemblée permanente des chambres de métiers du Mali (APCMM) a ouvert hier à son siège, la 15è session ordinaire de son assemblée consulaire. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby. C’était en présence du secrétaire général du ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Andogoli Guindo, et du président de l’APCMM, Mamadou Minkoro Traoré.
Andogoli Guindo a noté que notre pays est engagé, depuis la signature de l’Accord pour la paix pour la paix et la réconciliation nationale, dans la voie de la paix et de la réconciliation. Il continue aujourd’hui sa marche inexorable vers la sortie définitive de la crise et sur le chemin de la relance de son économie.
Le développement du secteur de l’artisanat qui souffre encore des pesanteurs imposées par la morosité de l’économie mondiale, demeure une préoccupation majeure du gouvernement qui est convaincu qu’il est aujourd’hui l’un des secteurs les plus grands pourvoyeurs d’emplois et créateurs de richesse, a assuré Andogoli Guindo.
« En lançant le programme de relance du volet crédit aux artisanat de l’ex-projet PDSA, le souci du gouvernement était de pallier l’absence de financement pour le secteur de l’artisanat. Je me réjouis de constater que les entreprises artisanales ont pu accéder au crédit et développer de façon substantielle leurs activités. Des dispositions sont en train d’être prises par le partenaire Coris-Bank en vue de la validation d’un manuel d’opération qui prendra en compte les garanties nécessaires à l’accès au financement des artisans dans leurs métiers respectifs », a développé le secrétaire général du ministère en charge de l’Artisanat précisant, par ailleurs, que la réalisation des « Villages et Maisons des artisans » sont pour le gouvernement des réponses aux récurrents problèmes d’espaces d’activité pour les artisans.
Le président de l’APCMM a constaté que le secteur de l’artisanat pansait encore les plaies provoquées par la crise, avant d’évoquer la série noire d’incendies qui ont ravagé des garages et ateliers. Et cela malgré la formation de 150 artisans du District de Bamako en techniques de prévention d’incendie.
« Encore une fois, les victimes ont tout perdu. Les artisans sinistrés peinent encore à redémarrer correctement leurs activités », a déploré Mamadou Minkoro Traoré. Il s’est cependant félicité que le programme de relance du « volet crédit aux artisans » de l’ex-Projet de développement du secteur de l’artisanat (PDSA) soit aujourd’hui fonctionnel et qu’il ait permis l’octroi de financements à des entreprises qui ont développé leurs activités.
Avec l’adoption du code communautaire de l’artisanat de l’UEMOA, et la relecture des textes du Réseau des chambres de métiers, l’architecture organisationnelle de l’artisanat connaitra des changements majeurs, auxquels les artisans doivent se conformer. C’est pourquoi le président de l’APCMM lance un appel aux élus consulaires du Réseau des chambres de métiers, aux représentants des organisations professionnelles, pour que chacun, à son niveau, s’engage résolument dans l’information et la sensibilisation de tous les acteurs pour assurer la compréhension des nouvelles dispositions d’un précieux document qui propose divers avantages et opportunités au secteur de l’artisanat.
Le nouveau code communautaire propose, en effet, une nouvelle nomenclature des métiers de l’artisanat. Mamadou Minkoro Traoré a invité à identifier les nouveaux métiers afin d’avoir une liste suffisamment exhaustive des métiers existants. Il a annoncé le renouvellement des organes des chambres de métiers et insisté sur la disponibilité de la nouvelle carte professionnelle sécurisée qui sera le document exigé pour les prochaines opérations de vote.
Durant la rencontre de deux jours, les artisans sont appelés à adopter le compte rendu de la session précédente, le rapport d’activités et financier 2015, le plan d’actions 2016, le budget prévisionnel 2017. Ils procéderont également la relecture du règlement intérieur de l’APCMM.
A. D. SISSOKO
Source : L’ Essor