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Article 39: mort de sa belle mort

L’abrogation de l’article 39 par le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA qui a approuvé par ordonnance le projet de loi sur l’harmonisation de la grille salariale des fonctionnaires de l’Etat et son adoption en Conseil des ministres, le 30 juin dernier, ont sonné le glas de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant «statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale», dont l’application était jugée non-négociable par les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 qui ont connu une série de revers.

 

Les syndicats SYPESCO, SYNEB, SYNEFCT, SYNESEC, SYLDEF, FENAREC, COSES auront longtemps tenu à dragée haute aux autorités, avant de perdre le combat, sans jamais capituler. Désormais, la cause de l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant «statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale» est entendue. Non seulement il a été abrogé, mais une ordonnance a été prise pour approuver le projet de loi sur l’harmonisation de la grille salariale des fonctionnaires de l’Etat qui a été adopté en Conseil des ministres.
Preuve que le processus est irréversible, l’on apprend que le projet de loi sur l’harmonisation de la grille salariale des fonctionnaires de l’Etat a été déposé sur la table du Conseil National de la Transition (CNT) qui doit donner l’exequatur pour une entrée en vigueur espérée prestissimo.
Ni la grève brandie comme une épée de Damoclès, ni la désobéissance civile sur le modèle M5-RFP (qui a pourtant prospéré contre le régime de Ibrahim Boubacar KEITA), n’a fait florès face à une Transition déterminée à garder le cap et le tempo. L’épreuve de force engagée par certains enseignants déterminés à entraver le déroulement des épreuves du BT 1 et du BT2 et la répression qui s’en est suivie ont eu raison de la détermination des plus hiérarques des syndicalistes. La
preuve : après les échauffourées du premier jour, la suite des épreuves s’est déroulée dans la plus grande sérénité. Il en est d’ailleurs de même du D.E.F., dont les épreuves ont débuté hier.
Le passage en force, pardon la méthode matraquage et gazage aura été la carte payante pour le Gouvernement qui avait d’ailleurs prévenu : avec ou sans les enseignants grévistes, les examens se tiendront. Ainsi, les oracles des cassandres qui annonçaient la bérézina ont été déjoués. Les syndicalistes ont perdu la face et le rapport de force. Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 qui faisaient trembler la République, ne sont plus qu’un épouvantail qui ne fait plus peur.
Pour trouver les causes des revers en cascade des syndicalistes, il faudrait certainement interroger la stratégie qui a tendu vers le radicalisme conduisant à un isolement. C’est irréfragable qu’un acquis syndical est rarement remis en cause, mais quand l’acquis végète au même stade d’acquis sans application concrète, il faut sortir du fétichisme et se réinventer. Cela a semble-t-il fait défaut.
L’on ne saurait non plus oublier la défection de certains alliés ou compagnons de lutte contre l’ancien régime qui sont désormais passés de l’autre côté ou qui ont trouvé leur compte, en soldant des comptes. Ironie de l’histoire, certains de ceux qui ont inhalé ensemble les gaz lacrymogènes de IBK avec les enseignants de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, les font gazer aujourd’hui par les mêmes forces de l’ordre qu’hier.
La stratégie a surtout péché par la tentative de prendre en otage les examens ou du moins d’en faire l’objet de toutes les surenchères, dans le cadre de la désobéissance civile. De sympathie et d’empathie pour les enseignants, l’opinion a viré dans l’antipathie, si ce n’est l’aversion. Ils ont perdu la bataille de l’opinion qui devrait être leur meilleur allié.
« Aucun droit ne peut empêcher l’exercice d’un autre droit. Les droits des enseignants ne doivent en aucun cas être un frein aux droit des élèves de passer leurs examens », fulminent des parents d’élèves.
Quid des autorités de la Transition qui ont valsé entre Kati (signature d’un projet d’ordonnance relatif à la modification de Loi n°2020-007 du 16 janvier 2018 ainsi que du projet d’arrêté interministtériel relatif à la transposition du personnel concerné) et Koulouba et les berges du Niger (projet de loi sur l’harmonisation de la grille salariale des fonctionnaires de l’Etat et son adoption en Conseil des ministres, le 30 juin dernier) ?
Maintenant que le Gouvernement reprend son souffle et du poil de la bête, le temps n’est plus aux imprécations ; il va falloir expier les défaillances, avaler la potion amère d’une harmonisation de la grille salariale des fonctionnaires de l’Etat. Comme on le dit : quand on perd la guerre, on paie le tribut de la guerre.
Triste fin pour l’article 39 de la loi n°2018-007 du 16 janvier 2018 portant «statut du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale» qui a déchaîné les plus vives passions et tenu en haleine la République.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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