Un homme au physique agréable, bien habillé descend brusquement d’une moto Djakarta. Il a de bonnes manières, il inspire confiance. Vous lui confieriez votre porte-monnaie, votre maison sans hésiter, et vous auriez tort : monsieur est un voleur, un vrai.
Un de ses meilleurs coups a été probablement le vol de pagnes Wax d’une valeur de 220.000 F CFA. Comme à son habitude, monsieur est venu proposer son aide à des femmes ou des hommes qui peinent à porter des marchandises achetées dans des boutiques à proximité de la Grande Mosquée de Bamako.
Arrivé à la place des mini cars de transport en commun, il a feint de monter par dessus-bord la charge qu’il porte. Assuré qu’il est que le ou la propriétaire s’est confortablement assis sur l’un des bancs de la cabine arrière, il a contourné le véhicule, avant de s’évanouir dans la nature.
Sa victime, une femme respectée du quartier, responsable d’une tontine, a engagé la discussion avec l’apprenti sur le coût du transport des bagages. Etant entendu que le montant du transport-passager jusqu’ à Yirimadio est fixé à 200 F CFA. L’apprenti tenait à voir de visu les bagages avant d’emmancher des négociations. Les pagnes emballés dans une serviette se sont volatilisées. Et le porteur avec.
Aïssa s’est répandue en violentes diatribes contre l’apprenti qu’elle a momentanément soupçonné de vol. Avant de se rétracter à la suite des éclairages d’une vendeuse a tout suivi. Confirmés par les témoignages d’autres femmes qui ont vu deux jeunes hommes à moto roulant à tombeau ouvert sur la route conduisant à la Direction nationale du commerce et de la concurrence. Leur attention a été attirée par les zigzags de la moto occasionnés par l’énorme balluchon placé à l’avant.
Aïssa s’épongeait abondamment le front. Elle redoutait plus que jamais la réaction des membres de la tontine qui se sont cotisé pour acheter ces pagnes. La nature ne lui avait pas doté d’une surface financière à même de les rembourser. S’ouvrait donc devant elle des jours d’incertitude faits d’angoisse.
Seule commune non érigée en cercle dans la région de Ménaka : Alata réclame la réparation de l’oubli
Vague de protestations des élus, chefs traditionnels et populations d’Alata qui crient à l’oubli, pour ne pas dire mépris des plus hautes autorités du pays et demandent avec insistance réparation.
La commune d’Alata est la plus récente des collectivités décentralisées du cercle de Ménaka. Hormis elle, toutes les communes existantes ont été ipso facto érigées en cercles avec la création de la région de Ménaka :
Cercle de Ménaka comprenant les Arrondissements de Ménaka central et Infourkaraïtane ;
Cercle d’Andéramboukane comprenant les Arrondissements de Andéramboukane central et Azawak (In Chinanane) ;
Cercle d’Inékar comprenant les Arrondissements de Inékar central et Ilamawane (Fanfi) ;
Cercle de Tidermène comprenant les Arrondissements de Tidermène central, Alata (Sahen) et Tedjarerte
Lors de l’insurrection de 2012, la ville est la première à tomber sous le contrôle du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) le 17 janvier 20125.
Le MNLA est rapidement supplanté par des mouvements islamistes plus radicaux, comme Ansar Dine, et surtout le MUJAO qui prennent le contrôle de la ville et y instaurent la charia. À la suite de l’engagement militaire de la France en janvier 2013 dans le cadre de l’opération Serval, l’armée française, appuyée par celle du Mali, reprend progressivement la boucle du Niger et notamment Gao le 26 et 27 janvier.
De manière coordonnée, le même jour un contingent de soldats tchadiens et nigériens, venus du Niger, reprennent Ménaka ainsi qu’Andéramboukane aux islamistes. Durant les mois qui suivent, les troupes nigériennes sont chargées par la MINUSMA, avec des éléments français, de sécuriser la ville.
Complexe Doulaye Baba et Collège Fraternité : Combat de gladiateurs opposant promoteurs et enseignants
A quelques encablures des examens de fin d’année, les couteaux sont retirés de leur fourreau. A la faveur de la mise en place d’un syndicat d’enseignants au Complexe Doulaye Baba et au Collège Fraternité en Commune I du District de Bamako. Les versions divergent sur la source de l’incident qui a tourné en rixes.
De l’avis des enseignants, point de doute, les promoteurs de ces écoles privées ferraillent contre l’introduction du syndicat dans leur établissement, usant au besoin de menaces et de recours abusif à la force publique.
Des enseignants menottés devant leurs élèves et conduit manu militari au commissariat de police, puis déféré à la Maison d’arrêt, avant d’être libérés. Sur exigence du Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC) auquel ces syndicalistes sont affiliés qui a saisi l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM). Laquelle avait déposé une lettre relative au contentieux sur la table du Premier ministre Modibo Keïta.
Le promoteur du Complexe scolaire Doulaye Baba s’abrite derrière l’insubordination des enseignants, le trouble à l’ordre public et les insultes contre sa propre personne pour licencier une dizaine d’enseignants. L’Inspection du travail peu convaincue des motifs invoqués a requis le rétablissement des personnes licenciées dans leurs activités. En vain. L’affaire a été portée devant le tribunal.
Le second promoteur parle d’incompatibilité de calendrier source de discorde l’opposant à un enseignant venu d’une autre école et qui comptait contre vents et marrées installer ce jour le syndicat au Collège Fraternité. A l’en croire, ni ses enseignants ni lui n’avaient sollicité sa mise en place. Des échanges durs au domicile du promoteur qui auraient vite tourné à l’administration de coups de poing au promoteur.
En définitive, le promoteur du Collège Fraternité a assimilé l’initiative à un complot ourdi contre son établissement. Même conclusion côté Complexe Doulaye Baba où on écarte d’un revers de main toutes les offres de dialogue. Ici, on préfère attendre que la justice passe d’abord. En attendant les deux enseignements incarcérés Abdoulaye Fotigui Berthé et Soumaïla Berthé à la Maison d’arrêt de Bamako ont été libérés sous caution.
Georges François Traoré