Encore détenu au moment où nous mettions sous presse, plusieurs acteurs politiques haussent le ton pour dénoncer l’arrestation du 4e vice-président du Conseil national de transition (CNT), Issa Kaou N’DJIM accusé d’avoir tenu des propos ‘’subversifs’’ sur les réseaux sociaux.
Dans la soirée du mardi 26 octobre, le 4e vice-président du CNT, Issa Kaou N’DIM, a été interpellé chez lui sur instruction du tribunal de la commune 4 du district de Bamako. La justice reproche à ce fervent défenseur du Président de la transition de comportement délictuel à travers les réseaux sociaux.
Pour cette raison, il a été placé en garde à vue au Camp 1 de la gendarmerie du District de Bamako, selon plusieurs sources. Au moment où nous mettions sous presse, il y était toujours gardé.
Sur cette affaire, le bureau du Conseil national de transition s’est réuni hier mercredi dans l’après-midi. Mais, rien n’a filtré de cette rencontre si ce n’est que : « la situation est sous contrôle », nous a balancé un membre de l’organe législatif de la transition sans plus de précision.
Au même moment, des acteurs politiques montent au créneau pour dénoncer la décision au motif qu’elle est liberticide puisqu’ offensant la liberté d’expression, selon eux, pour laquelle des Maliens ont donné le sacrifice ultime.
A cet effet, le président du parti Sadi, Oumar MARIKO, l’une des figures de l’avènement de la démocratie pense que la mesure est une violation et une injustice contre le 4e vice-président du CNT.
L’ancien élu de Kolondieba estime que c’est un acte attentatoire à la liberté d’opinion et d’expression. « Après avoir écouté les vidéos de lssa Kaou N’Djim, je n’ai entendu aucun propos grave qui justifient son interpellation », a-t-il affirmé à Figaro Mali.
De son côté, le Parena dans un communiqué rendu public hier soir se positionne contre l’arrestation de Issa Kaou N’DJIM.
« Le Parena a appris avec stupéfaction l’interpellation de M. Issa Kaou Djim pour avoir critiqué une décision du gouvernement. La liberté d’expression et d’opinion est un acquis fondamental de la Révolution de Mars 1991 et nul ne doit y mettre une entrave quelconque, fut-il contre cette Révolution », souligne le Parena dans son communiqué.
« Le Parena dénonce avec force cette atteinte à la liberté d’opinion, ce crime attentatoire à l’une des libertés fondamentales conquises de haute lutte. Au rythme où va la justice sélective dans notre pays, un grand nuage plane désormais sur notre démocratie », s’inquiète le parti du Bélier blanc tout en réaffirmant qu’il se dresse, avec toutes les forces démocratiques, contre toute dérive dictatoriale.
C’est pourquoi, le parti exige dans sa déclaration la libération sans condition de Issa Kaou N’DJIM avant d’inviter le Pouvoir de cesser de « faire planer sur nos têtes l’épée de la privation de la liberté pour un Oui ou pour un Non ».
En plus de ceux-ci, le mouvement politique de Issa Kaou N’DJIM, ACRT, a également réagi en rappelant que « la liberté d’expression et d’opinion est un droit fondamental de toute démocratie. »
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin