Les stations Shell, Total, Oryx et autres sont dans le collimateur du Le Syndicat National des travailleurs des banques, assurances, établissements financiers, micro-finances, et commerces du Mali (SYNABEF).
En effet, le Syndicat National des travailleurs des banques, assurances, établissements financiers, micro-finances, et commerces du Mali (SYNABEF) a tenu le mardi 21 septembre 2021 à la Bourse de Travail une Assemblée Générale Extraordinaire. L’objectif était d’informer les militants des difficultés auxquelles le bureau syndical est confronté face au patronat et les alternatives pour les surmonter. C’était sous l’assistance de Issa Bentalha de l’UNTM.
Dans ses propos préliminaires, le Secrétaire Général du SYNABEF a rappelé que son partenaire (patronat) a choisi la voie de la défiance, de l’adversité, de l’égo et de l’inimitié en lieu et place d’un dialogue franc, gage d’un partenariat fécond.
Amadoun Ba, a saisi de cette occasion pour faire le point des cas d’injustice à l’égard de certains travailleurs des établissements bancaires. Ce qui lui a amené à dire que ceci : « un homme meurt quand il refuse de défendre ce qui est juste. Un homme meurt lorsqu’il refuse de se battre pour la justice. Un homme meurt lorsqu’il refuse de prendre position pour ce qui est vrai ».
Parlant toujours des cas d’injustice, M. BA a expliqué l’affaire de Mme Kané Diénéba Sall de la BDM. Il a dit que son syndicat a dénoncé le comportement indigne de ladite direction. Avant de déplorer le fait que le SYNABEF n’a pas d’interlocuteur dans l’APBEF.
Le Secrétaire Général de SYNABEF a expliqué les injustices à l’égard des pompistes des stations d’hydrocarbure des multinationales et d’autres. « Ces multinationales (Total, Shell, Oryx, etc. utilisent les travailleurs en violation flagrante du code de travail, de la convention des entreprises pétrolières de 2010, des lois et règlements de notre pays. Ces Chefs de familles sont payés notamment à Shell, à Total, à Oryx, et par endroit en dessous du SMIG, entre 30 000 FCFA à 35 000 FCFA, un vrai sacrilège », a-t-il signalé.
« Ils n’ont pour la plupart pas de congés, ils travaillent à des heures impossibles et sans heures supplémentaires, beaucoup d’entre eux n’ont même pas de contrats de travail, pas de bulletins de salaires en bonne et due forme. Bref, ils sont répudiés pour un OUI ou pour un NON, ils n’ont pas droit à se syndiquer. Pourtant, ces multinationales brassent des milliards. Le SYNABEF refuse d’assister à cette déshumanisation du capital », a-t-il martelé.
Faisant le tour d’horizon, Amadoun Ba a évoqué la situation des revendeurs de PMU-Mali qui ont un contrat de travail, mais n’ont jamais bénéficié une augmentation de salaire. Le SYNABEF demande l’ouverture sans délais des négociations sur la valorisation du taux de ristourne des revendeurs de PMU-Mali à 10%, la relecture de leurs contrats de travail conformément au code du travail et la régularisation du contrat des travailleurs des SAER de PMU-Mali.
La situation des 45 travailleurs licenciés d’ECOBANK n’a pas été occultée. M. BA a promis que le SYNABEF analysera minutieusement cette situation.
Le patron de SYNABEF a réclamé la relecture et ou application des Conventions Collectives des Entreprises d’Hydrocarbures, des Micro-finances, du Commerce, et des Industries pharmaceutiques. Avant de rassurer que son Syndicat ne sera pas indifférent face à des injustices. C’est pourquoi, il a lancé un ultimatum de 10 jours aux différents patrons pour mettre fin à ces pratiques malsaines qui pourrissent le climat social dans le secteur. « Si nous nous unissons, il n’a pas quelque chose qu’on n’obtienne pas », a-t-il conclu.
Le président de la commission de la relecture des conventions collectives a expliqué les difficultés auxquelles les représentants du SYNABEF ont été confrontés lors de la relecture des textes à savoir : la mauvaise volonté de la partie patronale, sous la supervision de la direction nationale du Travail.
« Sur 35 articles, 10 seulement ont été acceptés et 03 ont fait l’objet d’accords partiels. Tout au long de discussions, le syndicat n’a fait que subir les mépris du patronat », a-t-il affirmé. Malgré tout, le SYNABEF insiste sur la création du fonds social dans les banques.
Le Syndicat a salué M. Babaly Ba, pour son écoute et sa compréhension vis-à-vis de lui. Car, au nom de l’apaisement social, il a toujours reculé en donnant une réponse positive au bureau syndical.
A. Sow
Source : L’Observatoire