Le ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la Construction citoyenne, Amadou Koïta était récemment face aux jeunes au Carrefour des jeunes de Bamako. Un seul point inscrit à l’ordre du jour : le rallongement de l’âge de la retraire, qui a provoqué l’ire de la jeunesse.
Pour cette rencontre avec le ministre Amadou Koïta, en plus des 6 communes du district de Bamako et des grandes fédérations de jeunesse, les jeunes sont venus des différentes capitales régionales du pays.
Premier à prendre la parole, le président du Conseil national de la jeunesse du Mali, Souleymane Satigui Sidibé, a dans un langage de vérité, mais aussi dans une plus grande courtoisie exprimé au nom de la jeunesse malienne ses préoccupations au ministre Koïta. Selon le président la faitière de la jeunesse deux points de l’accord entre le gouvernement et l’UNTM touchent à leur sensibilité. Il s’agit du rallongement de l’âge de départ à la retraite et au recrutement massif des jeunes.
“S’agissant du rallongement de l’âge à la retraite, nous avons saisi le gouvernement pour exprimer notre désaccord. Dans la forme, nous nous sommes dit que le président a dédié ce mandat de la jeunesse, qu’il est important à heure du bilan qu’on rendre compte au chef de l’Etat. Quand nous avons vu le document, nous nous sommes dit que le gouvernement devrait nous associer à des questions qui touchent notre sensibilité. Nous souhaitons que cela soit corriger pour les actions futures du gouvernement”, a soutenu le président de la faitière de la jeunesse malienne. Il a aussi exprimé ses inquiétudes par rapport au recrutement à la fonction publique qu’il trouve “timide” alors que l’administration, selon lui, doit être rajeunie.
En guise de réponse aux préoccupations soulevées par les jeunes, le ministre Koïta a salué le sens de responsabilité et de patriotisme du CNJ. “Sous d’autres cieux certains allaient faire à la surenchère, vous avez choisi un exercice républicain démocratique et citoyen qui est ce débat cela prouve à suffisance votre maturité”, a apprécié le ministre.
Il a rappelé que les questions de jeunesse demeurent une priorité pour les plus hautes autorités surtout que le président a dédié ce mandat à la jeunesse. S’agissant du rallongement de l’âge à la retraite, il a révélé que bien avant les négociations entre le gouvernement et l’UNTM, le gouvernement avait commandité une étude il y a 4 ans à 5 ans pour voir comment réduire un peu la subvention que l’Etat accorde à la caisse malienne de sécurité sociale. “Ces études ont révélé qu’il faut 13 à 14 fonctionnaires pour assurer la pension d’un retraité. Le programme d’ajustement structurel a aussi dégraissé l’administration, nous sommes aujourd’hui à 4 à 5 fonctionnaires pour assurer la pension d’un retraité”, s’est justifié le ministre.
Il a ajouté que le gouvernement après avoir accepté de rallonger l’âge de la retraite de 62 à 65 ans pour la catégorie A et 3 ans de plus pour les autres catégories, a estimé qu’il faut des mesures d’accompagnement pour la jeunesse, c’est dans cette optique, a-t-il ajouté, que 37 000 jeunes seront recrutés sur les 5 ans dans la fonction publique de l’Etat et dans la fonction publique des collectivités. “Ce qui nous ramène à 7400 jeunes par an”, a fait savoir le ministre.
En plus de la fonction publique, il a poursuivi que le gouvernement va créer les conditions pour l’auto emploi. Ce n’est pas tout, des mesures sont aussi en cours pour rallonger l’âge d’admission à la fonction publique pour la catégorie A de 40 ans à 43 ans. “Ce n’est pas dans l’accord, mais nous sommes en train de l’envisager”, a soutenu le ministre qui s’est prêté volontiers aux différentes questions posées par les jeunes.
En tout cas, ce débat a fait baisser la tension dans le milieu jeune suite à ce rallongement de l’âge de départ à retraite. Surtout que bien avant cette rencontre les jeunes avaient dénoncé avec véhémence cet accord au cours d’une réunion d’information à la Maison de la presse.
Kassoum Théra
Source: Aujourd’hui-Mali