Violation de la liberté syndicale en Commune I : plusieurs enseignants dont le secrétaire général des écoles privées sont embastillés à la prison centrale de Bamako, à la suite d’un mandat de dépôt.
C’est à travers un point-presse animé la semaine dernière que Mahamoud Ben Kattra secrétaire général du Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) a décidé de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale de la grave situation qui prévaut actuellement entre certains promoteurs d’école et la section des écoles privées laïcs du Snec.
Selon lui et ses ouailles, cette situation émane du refus catégorique du promoteur du Collège Doulaye Baba de Doumanzana de reconnaitre le droit syndical. En effet, la quasi-totalité des enseignants qui travaillent dans son collège ont entre 5 et 22 ans de carrière dans ledit Collège, sans aucun contrat de travail écrit. Autrement dit, aucune garantie, même le minimum, n’existe pour ces enseignants. En un mot, selon l’appréciation de cette situation, notamment des conditions de travail, le promoteur fait une exploitation de l’homme par l’homme.
Pour mettre fin à ce servage des temps modernes, un bras de fer est engagé depuis un certain temps entre le promoteur du Collège Doulaye Baba de Doumanzana et le Syndicat des écoles privées et laïques, un démembrement du Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec), dirigé par Abdoulaye Fotigui Berthé. Ce dernier est actuellement sous mandat de dépôt depuis le vendredi 8 avril dernier, après avoir passé 24 h, menotté, à la gendarmerie sur instruction du promoteur Bolozogola, selon le Bureau exécutif national du Snec qui promet de tout mettre en œuvre pour non seulement faire libérer les responsables syndicaux actuellement en prison, mais aussi pour obtenir des autorités et des employeurs, notamment les promoteurs d’écoles privées, le respect du droit syndical. Hum, ça sent le soufre !
Alpha Macki Niang
Déclaration du Snec
Les camarades : Abdoulaye Fotigui Berthé, secrétaire général de la Section enseignement privé-laïc (SEPL) du SNEC et Soumaïla Berthé ont été mis sous mandat de dépôt à la prison centrale de Bamako le vendredi 8 avril 2016.
Le BEN/Snec :
- Condamne fermement l’arrestation arbitraire et illégale d’Abdoulaye Fotigui Berthé, secrétaire général de la Section enseignement privé-laïc (Sepl) du Snec et Soumaïla Berthé, s’inquiète des dérives autoritaires et des amalgames faciles dans le conflit qui oppose le syndicat et les promoteurs d’écoles privées à savoir le Collège Doulaye Baba et le Complexe scolaire Fraternité ;
- Le Syndicat national de l’éducation et de la culture condamne fermement la violation des libertés syndicales et le mépris de la convention 87 et 98 relative à la liberté syndicale que notre pays le Mali a signé et ratifié.
- Exige la libération immédiate et sans condition des personnes détenues soumises à régime d’incarcération qui viole les principes et les règles d’un Etat de droit.
- Exprime son soutien total à la Section enseignement privé-laïc (Sepl) du Snec et à tous les enseignants du privé laïc qui subissent les intimidations et les provocations des promoteurs privés ;
- Invite toutes les organisations de défense des droits de l’Homme, les forces politiques, les syndicats, la société civile au Mali, en Afrique et partout dans le monde, à se mobiliser comme un seul homme pour obtenir la libération des camarades détenus et mettre fin aux atteintes graves aux libertés syndicales.
Le Snec rappelle que cette arrestation est une violation flagrante de l’article 20 de la Constitution malienne du 25 février 1992 qui stipule que “la liberté syndicale est garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contrainte et sans limite autre que celle prévue par la loi».
Bamako, le 11 avril 2016
Pour le BEN/Snec
Maouloud Ben Kattra
Chevalier de l’Ordre national du Mali
La rédaction