Dernière institution à avoir frappé le pouvoir au portefeuille, l’Union européenne. Le 14 mars, le Vieux Continent mettait sa menace à exécution : exception faite de l’aide humanitaire, « les appuis financiers directs fournis à l’administration burundaise, y compris les appuis budgétaires » étaient bloqués par Bruxelles.
En cause, les refus de Bujumbura d’ouvrir un espace de dialogue avec l’opposition, mais aussi les violences à l’origine de la mort d’au moins 400 personnes depuis le début de la crise.
« La patience de l’Europe a des limites »
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Conséquence, les caisses de l’État burundais se vident à un rythme accéléré. L’Union européenne est en effet le principal bailleur du pays : quelque 432 millions d’euros d’aide étaient prévus pour la période 2014-2020. Si 110 millions ont déjà été décaissés pour des projets en cours ou au titre de l’aide humanitaire, le reste est en revanche gelé, fait savoir une source au sein de la mission européenne.
Dans le détail, l’aide européenne était principalement destinée à « la consolidation de l’État de droit », mais aussi au secteur de la santé :
« L’union européenne a été très patiente », explique la députée européenne Cécile Kyenge, contactée par Jeune Afrique. « Il ne s’agit pas d’une action punitive puisque l’aide humanitaire a été maintenue. Le régime a désormais six mois pour relancer le dialogue », poursuit l’ancienne ministre italienne.