Déclaré atteint d’une maladie mentale et interné au Service Psychiatrique du Centre Hospitalier Universitaire du Point G, D.B par ses initiales a froidement tranché la gorge, comme un animal, d’un garçonnet âgé de 3 ans environ le 1er mai dernier. Des jours après les faits et des recherches lancées contre lui par toutes les unités policières de Bamako, il fut arrêté par le Commissariat de Niamakoro avant d’être mis à la disposition du Commissariat de Koulouba. Soumis aux analyses psychiatriques, D.B fut admis de nouveau au Centre Psychiatrique, mais dans une cellule particulière, le vendredi 5 mai 2023.
Cette nouvelle n’a laissé personne indifférente. Il s’agit de celle de l’assassinat d’un garçon de 3 ans au sein du Centre Psychiatrique du CHU Point G le 1er mai dernier par une personne internée au sein dudit service. D.B qui en est l’auteur, y était interné au même titre que les parents de la victime notamment son père.
En réalité, tout se passait bien, selon des témoignages, le bourreau avait même l’habitude de prendre, pour se promener avec l’enfant en question, qu’il a fini par tuer.
Flashback !
Ce 1er mai, jour férié, le centre psychiatrique du CHU du Point G à l’instar des autres services de ce grand hosto affichait du calme. Comme d’habitude, les patients, les accompagnants et les visiteurs profitaient des ombres des arbres et des cases aménagées pour causer ou se reposer. Soudain, cette tranquillité sera perturbée par un fait inédit. Une Dame près de son mari interné, après moult recherches, découvre le corps sans vie de son enfant gisant dans le sang. La panique se mêle à la mélancolie sur fond d’interrogations ! Qui pouvait être l’auteur d’un tel crime ?
Après constat, l’évidence est établie, cela ne pouvait être que l’œuvre du patient DB, le seul abonné aux absents au moment de la découverte macabre. Qui a réussi à fuir du centre, à l’insu de tous.
C’est à partir de là que la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre. Des médias spécialisés dans les faits divers s’en accaparent pour lancer des alertes. Ce faisant, des recherches ont été lancées pour le retrouver avant qu’il ne soit trop tard. Surtout que le fugitif avait une double casquette alarmante : la démence et le statut de tueur récidiviste.
Dieu faisant bien les choses, la peur généralisée sera de courte durée. 48h seulement après, le Commissariat de Police de Niamakoro a mis la main sur lui. Selon notre information, c’est la sœur du meurtrier, chez laquelle après son crime il a trouvé refuge dans un quartier périphérique de Bamako, qui aurait informé la Police de sa position. Tout travail cessant, les limiers du Commissariat de Niamakoro se sont transportés sur les lieux pour mettre hors d’état de nuire le nommé DB, sans aucune forme de violence. Il fut dans un premier temps conduit à cette unité de la police avant d’être transféré au Commissariat de Koulouba (territorialement compétent), dirigé par le Commissaire principal Santigui Kamissoko. Lequel commissariat avec professionnalisme a reconduit le patient DB au centre psychiatrique du CHU-Point G, après l’avoir soumis à l’interrogatoire.
Une cause mystique déclarée par D.B pour justifier ses crimes
De notre source policière, lors de son interrogatoire, D.B a justifié son acte de cause mystique. D’après lui, avant de tomber malade, il était un vendeur de carburant devant l’ENSUP (Ecole Normale Supérieure) de Bamako. Un jour, il se serait disputé avec un vieux qui était d’ailleurs son ami. Et ce dernier lui aurait menacé en ces termes : « Tu verras ».
Que depuis ce jour jusqu’à aujourd’hui, il n’a pas connu la bonne santé, surtout mentale. Ce faisant, lorsque son état commença d’inquiéter, sa famille n’a eu d’autre choix que de l’amener au village, Sadiola (Région de Kayes). C’est étant là-bas qu’il a commis son 1er crime, il s’agit de celui commis à l’encontre de son neveu de 6 ans dont il a égorgé exactement de la même manière que le gamin de 3 ans au Centre Psychiatrique. A ce niveau, il faut signaler, que contrairement à ce que beaucoup de médias ont divulgué, ce n’est pas son frère mais le fils de son frère.
C’est ce crime qui est à l’origine de l’internement de D.B au service psychiatrique du Point G par sa famille.
Toujours lors de son interrogatoire, DB dans un ton pitoyable a affirmé que souvent, il se trouve guidé par quelque chose de surnaturel reflétant l’image du vieux (avec lequel il s’est disputé) lui poussant à commettre ses forfaits. Et comme par magie, quelques instants après, il devient lucide. C’est pourquoi, il aurait demandé à la Police de lui laisser demander pardon à ce vieux pour rompre cet ensorcellement (que des bonnes volontés en soient aussi saisies par ce message).
Par la suite, une fois admis au service psychiatrique, il a été soumis à des examens spécifiques de la part des professionnels de santé de ce centre spécialisé. Qui ont décidé de le maintenir en internement, mais cette fois-ci, loin des autres patients et accompagnants.
En attendant, son dossier est pendant au parquet du TGI de la CIII. Cependant, l’art 28 du Code pénal malien stipule : « Il n’y a ni crime ni délit : lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l’action…. ». Finalement, à part la loi et les médecins, personne d’autre ne protège ces individus atteints de trouble mental. Allez y faire un tour au service psychiatrique du CHU-PG pour s’en être convaincu !
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut