Vendredi en milieu de matinée, les autorités de la Transition au Mali ont annoncé dans un décret lu à la télévision nationale, la tenue du referendum pour la nouvelle Constitution au 18 juin prochain. Ce scrutin sera-t-il tenable ? Notre rédaction a recueillis les réponses de certains acteurs politiques et de la société civile, qui sont pour la plupart acquis à la cause.
Seydou Idrissa Traoré (Président de l’Association Djogo ni Maya, membre de LIMAMA) : « Nous sommes d’accord pour la tenue du référendum, mais il faut retirer le concept de la laïcité de cette Constitution… »
« Nous sommes d’accord que la Constitution actuelle doit être révisée et nous saluons les autorités pour les efforts entrepris dans ce sens. C’est une nécessité absolue mais avant, nous devrons nous mettre d’accord sur un certain nombre de sujets notamment en ce qui concerne la Laïcité. La Laïcité bloque la refondation de l’Etat. Nous demandons aux autorités de la Transition de retirer ce concept importé d’Europe, dans notre nouvelle Constitution. Sinon, nous allons voter Non le 18 juin prochain inchallah. La Laïcité est contraire à la liberté de culte dans notre pays. Elle est contraire à nos valeurs et facilite la venue de l’homosexualité et toute sorte de turpide dans notre pays. Il faut reconnaître que les Maliens ne sont pas bien imprégnés du contenu de cette nouvelle Constitution. Il fallait le traduire en grande pompe en Bamanankan pour que les gens sachent ce qu’il y a dedans ».
Amadou Aya ( Analyste et cadre politique de la CODEM) : « Je félicite les autorités de la Transition pour avoir convoqué le collège électoral pour le référendum … »
« Je félicite les autorités de la Transition pour avoir convoqué le collège électoral pour le référendum. Ce qui amorce le début du retour à l’ordre constitutionnel. La date du 18 juin 2023 est conforme à la loi électorale. Donc oui sur le plan de la disposition règlementaire.
Nous avons une autorité responsable qui a mesuré tous les enjeux liés à cette décision. Pour le pari de la bonne tenue de cette élection importante pour le pays chacun doit apporter sa contribution positive pour gagner le pari de l’insécurité et aussi s’approprier du contenu du projet de Constitution ».
Zeinab Evelyne Jacques (Présidente de la COFOR-MALI) : « le problème de carte biométrique ne sera pas un obstacle pour la tenue de ce referendum… »
« Je pense que la date du 18 juin est tenable car après le projet de finalisation de la nouvelle Constitution, les organisations issues de la société civile avaient commencé sa vulgarisation. Donc, beaucoup d’activités ont été faites dans ce sens vue de faire connaître à la population le contenu de la nouvelle Constitution et la sensibiliser aussi à aller voter. Ceux qui pensent que le taux de participation sera faible à cause de l’insécurité ou le problème de la carte biométrique, je leur dirais que cette carte ne sera pas un obstacle dans ce referendum, puisqu’on pourrait toujours aller voter avec l’ancienne carte. Tout est fait pour que notre pays réussisse ce pari qui marque un début important pour le retour à l’ordre constitutionnel. Il faut qu’on aille à ces élections pour l’avenir de notre pays. J’appelle les Maliens à sortir massivement pour aller voter ».
Propos recueillis par Adama Tounkara