Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Application de l’Accord : l’opposition malienne dit Non aux autorités intérimaires

Le Collectif des partis politique de l’opposition a animé ce mercredi matin, une conférence de presse à la Maison de la presse sur la question des autorités intérimaires à installer au Nord du Mali, en application de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Le projet de loi y afférent sera voté demain jeudi à l’Assemblée nationale. Face à la violation flagrante de la constitution dont fait l’objet cette disposition de l’Accord, l’opposition appelle ses députés à ne pas la voter et prend l’opinion nationale et internationale à témoin par rapport aux conséquences d’une telle aventure.

honorable soumaila cisse depute assemblee nationale chef opposition urd vrd mody ndiaye discours conference

La conférence était animée par le président de l’URD, Soumaïla Cissé ; le président du PIDS, Daba Diawara ; et Me Hamidou Diabaté, vice-président du Parena. Dans une déclaration liminaire lue par Daba Diawara, il est mentionné que la conférence des présidents du Collectif des partis politiques de l’opposition démocratique et républicaine, après une réunion le 28 mars 2016 au siège du PS Yelen Kura, est en venue aux conclusions suivantes : Si le projet était voté, la loi constituerait un recul démocratique parce qu’elle va conduire à substituer des organes désignés par l’administration aux conseils communaux, conseils de cercle, conseils régionaux et conseil du district élus et dont les mandats ont été prorogés par la loi N°2015-047 du 7 décembre 2015 jusqu’à la mise en place de nouveaux organes. Si le projet était voté, la loi constituerait un recul démocratique parce qu’elle va marginaliser les partis politiques dans la gestion des collectivités en ce que les autorités intérimaires seront constituées de personnes provenant des services déconcentrés, de la société civile et du secteur privé ainsi que de conseillers sortants ; ces derniers étant les seuls membres de l’équipe représentant des partis politiques. Si le projet était voté, la loi consacrerait une violation flagrante de la constitution et des lois que le gouvernement se doit de respecter. Si le projet était voté, la loi consacrerait la partition de fait du pays puisque ces mesures ne concernent que les régions du Nord que sont Gao, Tombouctou, Taoudénit, Kidal et Ménaka, et la désignation des membres est faite par le gouvernement, les groupes armés et les autorités traditionnelles. L’opposition prend à témoin l’opinion nationale et internationale sur le manque de volonté politique du président de la République et du gouvernement et leur refus obstiné d’entendre les propositions de l’opposition républicaine.

Au cours des débats, Me Hamidou Diabaté du Parena a expliqué qu’il fallait d’abord rendre légal le projet de loi en le faisant précéder par la révision de la constitution qui est prévue par l’Accord. En plus du fait qu’elle va voter contre le projet de loi, si elle est adoptée par la majorité présidentielle, l’opposition entend saisir la Cour constitutionnelle pour qu’elle avise. Pour Me Hamidou Diabaté, l’opposition a demandé une conférence d’entente, des concertations nationales pour permettre au peuple de s’approprier l’Accord, mais rien de cela n’a été fait.« Les concertations nationales ne sont plus synonymes de coup d’Etat dans le contexte actuel. Nous nous y sommes opposés pendant la transition parce qu’on voulait se servir de ça pour consommer le coup d’Etat auquel nous étions contre. Mais maintenant, ce n’est plus le même contexte », a souligné Me Diabaté.

Pour Soumaïla Cissé, le projet de loi tend à légitimer la loi du plus fort, c’est-à-dire les groupes armés. Selon le chef de file de l’opposition, il était convenable de mettre les autorités intérimaires là où il y a des problèmes, là où il n’y a plus de maire ; mais pas dans les localités où il n’y a jamais eu de problème, où on n’a jamais vu ou connu la Plateforme ou la CMA. Il a cité à cet effet, Niafunké (où les maires travaillent correctement) et Goundam (avec Oumou Sall Seck). Pire, M. Cissé indique que ces autorités intérimaires seront majoritairement constituées de groupes armés. Par exemple, dans une localité où le conseil est constitué de 17 membres, 5 seront attribués à la CMA, 5 à la Plateforme, 5 au gouvernement et 2 aux autorités traditionnelles. A en croire Soumaïla Cissé, les 5 membres qui seront désignés par le gouvernement seront certainement du RPM.

Quand le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed dit que même l’opposition soutient la mise en œuvre de l’Accord, Soumaïla Cissé lui répond que ses déclarations n’engagent pas l’opposition. « Il ne peut pas parler à notre place. Je n’ai pas parlé, Tiébilé n’a pas parlé, Daba Diawara non plus. L’opposition a demandé des concertations nationales qui n’ont jamais été faites ! », a dit M. Cissé.

 

La rédaction

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance